Mines : une porte de sortie frauduleuse bientôt neutralisée dans l’est de la RDC

Mardi 6 Mai 2014 - 20:21

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Le Burundi, pays frontalier avec le Congo démocratique, lancera au courant du mois de mai un projet de renforcement de la traçabilité sur certains produits miniers, notamment le coltan, le wolframite et la cassitérite.

Cela a donné lieu à la signature d’une convention entre ce pays et une ONG internationale expérimentée pour une valeur estimée à 850 000 dollars américains (US). Le Burundi qui a bénéficié, en avril dernier, de la levée de l’embargo frappant la vente de ces minerais, après deux ans d’application, vient ainsi de rejoindre les autres pays de la sous-région dans la lutte contre l’exploitation illégale des minerais. En effet, les onze pays de la sous-région des Grands lacs ont arrêté une résolution historique à ce sujet.

Depuis peu, la RDC s’efforce de relancer l’activité minière dans la partie orientale jadis meurtrie mais riche en minerais. Aussi les autorités congolaises avaient-elles lancé en son temps un processus d’étiquetage de minerais, en conformité avec la résolution adoptée au niveau sous-régional. Le Burundi sera le troisième pays à mettre en œuvre ce système de traçabilité, sur recommandation de l’Initiative pour la transparence des industries extractives mais aussi après plusieurs rapports internationaux mettant en lumière l’ampleur du phénomène d’exploitation illégale des matières premières responsables, selon leurs auteurs, de la situation d’instabilité dans la sous-région et des crises politico-militaires successives.

Entre-temps, la grande nouvelle est l’inauguration d’un des sites miniers les plus grands du continent africain dans l’extrême nord-ouest de la RDC, plus précisément en Province Orientale. Il s’agit de la mine aurifère de Kibali exploitée par Kibali Goldmines, une société détenue par la compagnie minière sud-africaine Rangold ressources à 45%, par sa compatriote Anglogold Ashanti à 45% et par l’État congolais à hauteur de 10%. Cependant, la production dans cette mine a débuté bien avant, au troisième trimestre de l’année 2013. Le projet de la mine de Kibali, en cours de développement, a atteint déjà des résultats assez impressionnants, notamment la création de 7000 emplois, tenus à 80% par des Congolais. Cette mine qui pourrait être exploitée jusqu’en 2031 prévoit, pour 2014, une production de 550 000 onces (15,6 tonnes) d’or. Le site, qui a exigé un investissement massif de l’ordre de 2,5 milliards de dollars américains, comporte à ce stade une exploitation à ciel ouvert et une fonderie. Il est annoncé la construction prochaine d’une exploitation souterraine.

Laurent Essolomwa