Mission de paix : l’ONU veut plus de femmes officiers de police

Mercredi 7 Novembre 2018 - 12:17

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Devant le Conseil de sécurité, le 6 novembre, un haut responsable des Nations unies a insisté sur le recrutement de femmes au sein de leurs effectifs de police. Pour être plus efficaces, Alexandre Zouev estime que les missions onusiennes de maintien de la paix ont besoin de recruter davantage de femmes officiers de police.

Le sous-secrétaire général des Nations unies chargé de l’Etat de droit et des institutions de sécurité au sein du Département des opérations de maintien de la paix a expliqué: « Une approche plus réactive sur la parité des sexes dans le domaine de la police augmente l’efficacité de notre travail car cela nous permet d’aider l’ensemble de la population - hommes, femmes, garçons et filles. Une manière de contribuer à ces efforts serait de recruter davantage de femmes policières ».

Alexandre Zouev a ajouté: « En outre, les femmes policières peuvent guider et inspirer d’autres femmes appelées à occuper des postes de commandement au sein de la police, ainsi qu’augmenter l’accès à la justice pour les femmes et les enfants à risque, et améliorer la collecte et l'analyse d'information auprès des groupes vulnérables ».
Il a indiqué que la police des Nations unies avait intensifié ses efforts pour augmenter le nombre de femmes au sein de ses effectifs. Un plan d’action a été élaboré avec des objectifs précis à atteindre en termes de nombre de femmes à recruter pour les postes contractuels et en détachement dans les missions sur le terrain et au siège d’ici à décembre 2028.
« Ces efforts portent déjà leurs fruits : le nombre de femmes à la tête des composantes de police dans les opérations de maintien de la paix des Nations unies atteint désormais 40% », a-t-il précisé.
Le sous-secrétaire général était accompagné à cette réunion par les commissaires de police des missions des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), en Haïti (Minujusth) et au Soudan du Sud (Minuss).

La commissaire de police au sein de la Minuss, Unaisi Lutu Vuniwaqa, a ainsi expliqué aux membres du Conseil de sécurité les efforts de la composante police de cette mission pour une approche sensible au genre dans la manière dont elle met en œuvre son mandat de protection des civils. La Minuss a ainsi récemment déployé une unité de police mixte composée de 50% de femmes.

« Des éléments de preuve indiquent que les femmes officiers de police et les unités de police mixtes agissent comme un catalyseur favorisant la confiance, encourageant les victimes de violences sexuelles à signaler les incidents et permettant aux civils de partager des informations stratégiques », a dit la commissaire Vuniwaqa. Elle a indiqué avec fierté que la Minuss emploie aujourd’hui le plus grand nombre de femmes officiers de police parmi les missions de maintien de la paix. Les femmes représentent ainsi 22% de la composante police de cette mission.
Lors d’un panel de l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar) à Genève, le conseiller pour les questions de police à l’ONU, Luis Carrilho, a également insisté sur la responsabilité des Etats membres, mais aussi de l’ONU et des pays hôtes pour arriver à une parité entre les genres dans les missions onusiennes.

Il a, en outre, souligné que l’augmentation du nombre de femmes en uniforme déployées dans les opérations militaires et policières de maintien de la paix est de la responsabilité de tous.
Luis Carrilho tient sur ce point à rappeler que, dans certaines missions, des groupes vulnérables ont parfois besoin d’aide. « Or, dans ce genre de situation, les femmes apportent un savoir-faire et une façon d’interagir avec la population d’une manière plus facile », a ajouté le directeur de la Division de la police au département des opérations de maintien de la paix de l’ONU.
Ce panel de l’Unitar sur le rôle des femmes dans les processus de paix a été donc l’occasion de voir le rôle vital joué par les femmes policières dans les Missions de maintien de la paix.

« La discussion d’aujourd’hui a surtout porté sur les mesures à prendre pour augmenter les possibilités d’avoir une proportion beaucoup plus importante des femmes dans les missions de l’ONU. Car sur le terrain, les femmes peuvent faire la différence », a-t-il fait remarquer. En attendant, il va falloir, selon Luis Carrilho, lever certaines barrières, notamment au niveau des pays contributeurs de police où la parité est loin d’être atteinte en analysant les chiffres de participation des femmes dans les forces de sécurité et militaire.
 

Yvette Reine Nzaba

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