Missions de l’ONU en Afrique : l’organisation préconise de corriger la vulnérabilité des Casques bleus

Mardi 23 Janvier 2018 - 12:30

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Après la publication d’un rapport faisant état de quinze Casques bleus tués en République démocratique du Congo (RDC) en décembre dernier, des attaques récurrentes au Mali et en Centrafrique, les Nations unies ont appelé, le 22 janvier, à protéger leurs soldats dans les missions de paix.

Le texte remis en décembre au secrétaire général, Antonio Guterres, note que les Casques bleus, souvent mal préparés, sont de plus en plus pris pour cible, une tendance que l’Organisation des Nations unies (ONU) veut renverser malgré les obstacles politiques et financiers. Il dresse une longue liste des raisons de la vulnérabilité croissante des Casques bleus.

Selon cette étude faite par un groupe d’experts emmenés par le général brésilien, Carlos Alberto dos Santos Cruz, ex-commandant des missions de l’ONU en Haïti et en RDC, après des pointes dans les années 1960 et 1990, le nombre de morts violentes parmi les forces de maintien de la paix est reparti à la hausse en 2013. Et depuis cinq ans, cent quatre-vingt-quinze personnes ont été tuées, dont cinquante-six en 2017, soit le bilan le plus lourd depuis 1994. Quant à l’attaque du 7 décembre en RDC contre la base de l’ONU à Semuliki, qui avait fait quinze morts, elle est considérée comme la pire des attaques des Casques bleus en vingt-quatre ans.

Les auteurs du rapport affirment que les missions africaines, parmi les plus importantes en taille, sont les plus vulnérables. Ils citent, à titre d’exemple, la mission au Mali qui a perdu quatre-vingt-onze hommes depuis 2013, suivie par les missions en Centrafrique (vingt-neuf morts), au Darfour (vingt-six), en RDC (vingt-cinq) et au Soudan du Sud (treize).

En ce qui concerne les victimes, le document relève qu’elles sont majoritairement africaines puisque les contingents du Tchad et de Tanzanie ont subi depuis 2013 les plus lourdes pertes, devant ceux du Niger, de Guinée et d’Ethiopie. « Transport de troupes en pick-up alors qu’il faudrait des véhicules anti-mines, patrouilles de nuit sans lunettes de vision nocturne : les contingents sont souvent mal équipés, surtout pour des raisons financières, pour remplir leur mission », estime-t-on.

L’inefficacité des troupes de l’ONU est due également au fait que les Casques bleus sont souvent « défensifs » alors qu’ils devraient être « proactifs pour identifier les menaces et les neutraliser ».

Tenant compte de ce constat, au moment où les missions de maintien de la paix sont menacées de coupes budgétaires par l’administration américaine, le rapport formule une série de recommandations pour les opérations de maintien de la paix tout comme pour leurs responsables. Ces recommandations portent aussi sur l’identification des contingents à problème ou des « tests surprise » pour vérifier la préparation des troupes. L’ONU estime que d’ici fin mai, elle pourrait commencer à remplacer « responsables, contingents ou unités » incapables de remplir leur mandat.

 

Nestor N'Gampoula

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