Mode : Gloriam Ngamiyé, une figure montante au Congo

Vendredi 9 Février 2018 - 18:35

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Étudiante en licence 3 à la faculté des sciences économiques, option économie internationale, à l’université Marien-Ngouabi, Gloriam Ngamiyé passe la quasi-totalité de son temps dans son atelier de couture situé à Ouenzé, le cinquième arrondissement de Brazzaville. Qui est cette créatrice pour laquelle l’art est en train de prendre le dessus sur les études ?

« Si mon art peut avaler mes études, ce n’est pas un problème, parce que je me suis déjà lancée. Peu importe les obstacles, je serai toujours là. Mais je parviens à joindre les deux bouts du mois avec ce que je fais. Surtout quand le travail est bien fait, on ne peut pas être déçu. Je me sens donc bien dans ce que je fais. Aujourd’hui, mes parents sont d’accord, ils m’apprécient et m’encouragent », confie Gloriam Ngamiyé aux Dépêches de Brazzaville.

Créatrice-styliste-modéliste, elle s’est lancée dans la mode en 2012. Un amour né en elle lorsqu’elle était toute petite. Elle s’intéresse beaucoup au dessin. Depuis sa tendre enfance à Dolisie, elle voulait se jeter déjà dans la mode, mais ses parents étaient hostiles à cette idée. Ils tenaient coûte que coûte, en effet, que Gloriam suive son cursus scolaire et universitaire d’abord, classant le métier au second rang. Mais la jeune fille, par ses prouesses de dessin, a pris le dessus sur la meilleure styliste de la contrée, reconnue également à l’échelle nationale et internationale, Hélène Pambou.

Élève en classe de terminale, elle cumulait l’école le matin et la couture l’après-midi. C’est Hélène Pambou qui l'a convaincue pour la couture, parce qu’elle n’était que créatrice. Pendant deux ans, elle a travaillé à côté de cette styliste de renom. Du coup, elle est devenue créatrice, modéliste et styliste. Mais à la fin de sa formation, parce qu’admise au baccalauréat et devant quitter Dolisie pour Brazzaville poursuivre ses études universitaires, sa formatrice décroche un voyage en Angola pour un défilé de mode. Elle l’accompagne. Une expérience heureuse pour elle que de participer à ce défilé de mode. Elle va faire la connaissance de quelques couturières de renom et aussi s’inspirer de l’expérience des autres.

Arrivée à Brazzaville, la priorité c’était les études supérieures à l’université Marien-Ngouabi. Elle ne fréquentait aucun atelier de couture, par contre continuait avec ses dessins. Polyvalente, puisqu'elle est aussi coiffeuse, un jour de l’année 2015, une couturière du quartier (Plateau de-15- ans) est venue la solliciter pour les tresses. Surprise de trouver Gloriam en train de dessiner les modes, elle l’invita à son atelier. Le lendemain, la jeune demoiselle s’y est rendue et  commença à travailler avec cette couturière. Mais l’aventure s’estompe un peu plutôt, puisque informée de l’offre du ministère de la Jeunesse au profit des jeunes ayant un bon projet pour entreprendre, elle dépose le sien.

Le début d’une véritable carrière

En 2016, elle soumet son projet à candidature au ministère de la Jeunesse. Sur les 700 projets déposés, au finish 100 seulement sont subventionnés après lecture. Le projet de Gloriam est subventionné à hauteur de 500 000 FCFA. Sitôt après, elle a cherché le local et acheté le nécessaire pour démarrer. Ainsi, depuis le deuxième semestre de l’année 2017, elle s’est lancée individuellement.

La jeune créatrice et modéliste travaille avec tous les tissus, pagne, raphia, tissus occidentaux. Cependant, sa particularité c’est le pagne. Elle essaie de créer la différence avec les autres parce que, dit-elle, elles sont nombreuses. Tout ce qui lui vient à l’esprit, elle l'applique et elle sent que les gens aiment. « J’aime habiller les stars. Je venais d’habiller une star nigériane. Aujourd’hui, j’habille la star de la musique congolaise Fanie Fayar, qui m’a découvert 3 mois seulement après mon installation. Outre la star Fanie Fayar, j’ai été convié à participer à la première édition du défilé de mode intitulé MOD’A qui a lieu le 09 décembre 2017. C’était pour la première fois que je participe à un événement individuellement. Et du coup, ça m’a donné le courage d’avancer. Présentement, j’ai sur ma table cinq défilés de mode.»

Travailleuse déterminée, Gloriam Ngamiyé a pleins de projets. Elle compte créer une marque à elle : Glamour. Par jour, elle peut coudre 4 tenues. Elle prend 01h30 quand il s’agit d’une chemise homme pas trop stylée ; 04h pour coudre un ensemble dame. Ses heures de travail préférées de 08h30 à 13h00.

Gloriam se dit rigoureuse dans le travail et pensent que les élèves qui voudraient bien apprendre chez elle devraient s’y mettre. Les dossiers elle en a déjà reçu, le temps de voir celui de tout un chacun. Mais sa préférence ce sont les garçons. « Si j’étais un animal, je serai une lionne, parce que je suis très catégorique. »

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La jeune Gloriam Ngamiyé à son atelier de travail Photo 2 : Les habits confectionnés par Gloriam Ngamiyé

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