Monusco: entre réduction des effectifs et renouvellement du mandat

Jeudi 23 Mars 2017 - 19:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le débat prévu le 29 mars prochain au Conseil de sécurité sur les conditions et les moyens de prorogation du mandat de la Monusco vient s’ajouter aux inconnues qui compliquent l’équation de l’alternance politique dans le pays

Le renouvellement du mandat de la mission des Nations unies au Congo (Monusco) est de nouveau sur la sellette au Conseil de sécurité des Nations unies qui s’apprête, d’ici le 29 mars prochain, à engager un débat à ce sujet. Pour l’heure, la controverse tourne autour de la nécessité ou non de maintenir cette mission onusienne dans sa formule actuelle. Un débat très attendu car de son issue dépendra la suite du processus électoral en RDC qui, théoriquement, est censée réaliser sa première transition politique pacifique via l’organisation, en décembre 2017, des élections présidentielle et législatives.

Ce débat qui se profile sur les conditions et les moyens du renouvellement du mandat de la Monusco est au centre d'une passe d'armes diplomatique entre la France et les Etats-Unis. Car si ces deux Etats membres n’arrivent pas à accorder leurs violons, cela risquerait de plomber le processus électoral en RDC. Une situation qui pourrait alors s’ajouter aux inconnues qui compliquent l’équation de l’alternance politique dans le pays. Qu’à cela ne tienne. Pour les Etats-Unis, considérés comme le plus grand contributeur aux missions onusiennes de maintien de la paix, il serait plus que souhaitable de réduire le soutien financier apporté à la Monusco et l'effectif des troupes, tous deux jugés coûteux. L’administration Trump a d’ailleurs fait état de la réduction en 2017 de sa contribution financière en faveur des opérations de maintien de la paix. Les Etats-Unis, entend- on dire, ne fourniront cette année que près de 29% du budget de 7,9 milliards de dollars alloués à ces genres d’opérations.

Alors que Washington tient à réduire sa contribution aux efforts de maintien de la paix en RDC via la Monusco, la France, elle, ne jure que par la prolongation du mandat de la Monusco. Paris trouve hasardeux que l’on songe à des réductions drastiques des activités de la Monusco notamment en termes d’effectifs, alors que la RDC fait face actuellement à des turbulences électorales. « La République démocratique du Congo est un immense pays au cœur de l'Afrique, dont la stabilité est clé pour lui-même et pour l'ensemble de la région », a fait observer l'ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre, pendant que des négociations sont en cours sur le niveau des troupes à maintenir dans le cadre de la Monusco.

Un point de vue qui n’est très loin de celui exprimé, il y a quelques jours, par le secrétaire général de l’ONU qui a plaidé pour la prorogation du mandat de la Monusco pour une année et son renforcement par l'intégration de 320 policiers supplémentaires. Antonio Guterres a plaidé pour le maintien des 19.000 soldats, observateurs de police et militaires qui constituent les effectifs de cette mission onusienne en RDC.        

Alain Diasso

 

Alain Diasso

Notification: 

Non