Mortalité juvénile : les enfants de moins de 15 ans paient encore un très lourd tribut

Lundi 24 Septembre 2018 - 18:33

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Selon un récent rapport des Nations unies, environ 6,3 millions d’enfants de moins de 15 ans ont perdu leur vie en 2017, soit un décès toutes les cinq secondes, parfois par de causes évitables, indique un communiqué de presse de l’Unicef.

Les chiffres les plus alarmants sont enregistrés dans les pays à taux de mortalité les plus élevés où les enfants ont soixante fois plus de risques de mourir au cours des cinq premières années de leur vie que ceux des Etats enregistrant les taux de mortalité les plus faibles.

En effet, selon les nouvelles estimations publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Unicef et la division de la population des Nations unies ainsi que  le groupe de la Banque mondiale, la majorité de ces décès (5,4 millions) est survenue durant les cinq premières années de vie et la moitié concernait des nouveau-nés.

« Si nous n’agissons pas immédiatement, cinquante-six millions d’enfants de moins de 5 ans, dont la moitié seront des nouveau-nés, mourront d’ici à 2030. En dépit des progrès remarquables que nous avons accomplis depuis 1990, des millions d’enfants continuent de mourir en raison (…). Il suffit de solutions simples, telles que des médicaments, de l’eau salubre, de l’électricité et des campagnes de vaccination, pour changer cette réalité pour chaque enfant », prévient la directrice de la division des données, de la recherche et des politiques de l’Unicef, Laurence Chandy.

D’après cette étude, 50 % des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde ont eu lieu en Afrique subsaharienne en 2017 et 30 % en Asie du sud-est. Ainsi, un enfant sur treize meurt avant son 5e anniversaire en Afrique subsaharienne, alors que dans les pays à revenu élevé, ce chiffre chute à un enfant sur cent quatre-vingt-cinq. Selon la sous-directrice générale chargée du groupe famille, femmes, enfants et adolescents de l’OMS, le Dr Princess Nono Simelala, il est impensable que des millions de bébés et d’enfants continuent de mourir chaque année à cause du manque d’accès à l’eau, à des services d’assainissement, à une alimentation correcte ou à des services de santé de base. « Il est de la plus haute priorité de fournir à chaque enfant un accès universel à des services de santé de qualité, en particulier à la naissance et durant les premières années de vie, afin que chaque enfant dans le monde ait la meilleure chance possible de survivre et de s’épanouir », souligne-t-elle.

Des progrès remarquables accomplis depuis 1990

Parmi les causes de ces décès d’enfants de moins de 5 ans, il y a, précise le rapport, celles que l’on peut éviter ou traiter à la naissance. Il s’agit, entre autres, de la pneumonie, de la diarrhée, de la septicémie néonatale et du paludisme. Par contre, dans la tranche d’âge des 5-14 ans, la plupart des cas surviennent à la suite de blessures, souvent occasionnées par des noyades et des accidents de la route. « En 2017, 2,5 millions de nouveau-nés sont morts durant le premier mois de leur vie. Cependant, un bébé né en Afrique subsaharienne ou en Asie du sud-est avait neuf fois plus de risques de mourir dans le mois suivant sa naissance qu’un bébé né dans un pays à revenu élevé. Les progrès accomplis depuis 1990 pour sauver les nouveau-nés ne sont pas à la hauteur des progrès réalisés pour les enfants de moins de 5 ans », rappelle le rapport.

En dépit de ces statistiques, quelque peu alarmantes, moins d’enfants meurent dans le monde chaque année. En effet, le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans a considérablement diminué, passant de 12,6 millions en 1990 à 5,4 millions en 2017, reconnaît cette étude. La même tendance a été observée, précise-t-elle, pour la tranche des 5-14 ans, dans laquelle le nombre de décès est passé de 1,7 million à moins d’un million au cours de la même période.

« Ce nouveau rapport souligne les progrès remarquables accomplis depuis 1990 pour réduire le taux de mortalité des enfants et des jeunes adolescents. Il est essentiel de réduire les inégalités en venant en aide aux nouveau-nés, aux enfants et aux mères les plus vulnérables si nous voulons atteindre la cible des objectifs de développement durable d’éliminer les décès évitables d’enfants et garantir que personne n’est laissé pour compte », a déclaré, de son côté, le secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l’ONU, Zhenmin Liu.

Parfait Wilfried Douniama

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