Moungali : l’Acap sensibilise la population à la lutte contre la pauvreté

Vendredi 23 Mai 2014 - 10:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans le cadre des festivités marquant ses cinquante ans d’existence, l’Association congolaise d’amitié entre les peuples (Acap) a organisé le 22 mai à la maison commune de Moungali, dans le 4e arrondissement de Brazzaville, une causerie-débat sur le thème : « Pour bannir la pauvreté, il faut multiplier les bras »

La conférence-débat, qui s’est déroulée en présence du président de l’Acap, Vital Balla, et de l’administrateur-maire de Moungali, Pierre Malanda, était animée par le chef de service de la Coopération bilatérale au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, Albert Ibombo. Dans son exposé, l’orateur a d’abord défini le concept de pauvreté en citant quelques-unes des causes avant de proposer des ébauches de solutions. La pauvreté n’est pas seulement un état de dénuement matériel, a-t-il expliqué, mais un état incapacitant du point de vue physique, sanitaire et intellectuel ne permettant pas à l’individu d’exploiter les opportunités qui s’offrent à lui. C’est un état d’exclusion découlant d’une impossibilité de participer à la vie de son groupe ou de la société et d’une impossibilité de s’exprimer. « C’est un état de vulnérabilité face à une situation de risque dans laquelle l’individu est baigné en permanence », a-t-il souligné.

On distingue, entre autres, la pauvreté monétaire qui se définit par le revenu monétaire disponible. Outre l’insuffisance du revenu, a commenté Albert Ibombo, la pauvreté monétaire peut être liée à des conditions économiques et sociales difficiles, parfois irréversibles : chômage, emploi précaire, revenu aléatoire, licenciement et surendettement. La pauvreté sociale ou relationnelle s’apparente, quant à elle, à l’isolement subi, à la solitude involontaire, à l’exclusion et à la marginalisation.

S’agissant des causes de la pauvreté, il a indiqué qu’elles étaient nombreuses et complexes. Elles peuvent être liées à la famille (divorce, décès et veuvage, isolement des parents), à des catastrophes naturelles (inondations, cyclone, séisme), mais aussi à des raisons politiques : conflits armés, génocide, exode rural, désengagement de l’État du secteur productif et commercial. Dans ce dernier cas de figure, Albert Ibombo a pris l’exemple de la République du Congo avec la liquidation de l’Office de cultures vivrières et de l’Office du café et du cacao en 1986.

Albert Ibombo a également esquissé quelques pistes de solutions qui revêtent de multiples formes adaptées aux contextes locaux et prennent en compte la problématique homme/femme ainsi que les aspects sociaux et politiques. Pour lui, il est indispensable que les pauvres aient largement accès à toute une gamme de moyens : des terres fertiles, des semences de meilleure qualité, des prix de denrées alimentaires rémunérateurs sur les marchés intérieurs et extérieurs, une commercialisation permanente des produits agricoles, l’accès à la santé, à l’éducation.

« Pour bannir ou faire reculer la pauvreté, il faut assurer la paix, la stabilité et une croissance économique durable, éliminer les inégalités des rapports de force qui contribuent à générer la pauvreté. Bref, une meilleure gouvernance facilitée par un soutien politique de haut niveau est plus que nécessaire à l’élaboration d’une vision commune qui doit conduire à faire mieux connaître les effets de la pauvreté et la politique de lutte contre celle-ci », a-t-il conclu.

L’administrateur-maire de Moungali s’est, de son côté, félicité de l’initiative de l’Acap d’avoir organisé cette rencontre sur un thème pouvant donner à la population de son arrondissement un autre regard sur la lutte contre la pauvreté.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Pierre Malanda entouré d’Albert Ibombo et Vital Balla. Photo 2 : Une vue des participants. (© Adiac)