Musée de l'esclavage : le Conseil de Paris accède à la requête du Cran

Mardi 26 Septembre 2017 - 12:04

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Le Conseil de Paris vient d'adopter le vœu demandant la création du musée de l'esclavage que le Cran réclamait en guise de réparation 

Louis-Georges Tin devant le Palais de Justice de Paris en France en 2013« C'est une grande joie, c'est un grand jour… » se sont exprimés, le 25 septembre, les membres du Conseil représentatif des associations noires-Cran- à l’issue de la résolution adoptée par le Conseil de Paris en France.

Dès les premières lignes, cette résolution reconnait la campagne du Cran rassemblant plus de 150 associations pour demander à la fois une fondation et un musée sur la mémoire de l’esclavage en guise de réparation de crimes commis.

Sur proposition de Nicolas Bonnet-Oulaldj, Raphaëlle Primet et les élus(es) du groupe communiste-front de gauche, le Conseil de Paris a émis le vœu que : le projet de création d’un musée de l’esclavage, de la traite et de ses abolitions soit travaillé entre l’Etat, la ville de Paris, les associations concernées et le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.

En substance, Raphaëlle Primet a présenté le vœu en déclarant : « Se souvenir et réparer ses crimes est fondateur d’un avenir meilleur. Autour du Cran, plus de 150 associations demandent la création de ce musée à Paris… Avoir ce regard et cette démarche sur notre passé, être à l’écoute des demandes des associations concernées, mettre en œuvre ce projet est un acte profond de défense de la paix, de la mémoire, de la transmission de l’Histoire, de la reconnaissance de ses erreurs et de la volonté de créer des ponts de fraternité entre les différents pays concernés. Voilà pourquoi nous vous demandons d’acter officiellement la volonté de la ville de Paris de créer ce musée à Paris par ce vote aujourd’hui ».

Le Cran tient à remercier et à féliciter le groupe communiste-front de gauche qui a proposé et fait voter ce vœu. En mars 2016, en effet, le Cran avait rassemblé plus de 150 associations pour demander réparation. Les deux premières revendications concernaient la fondation et le musée de l'esclavage. Le 10 mai 2016, François Hollande avait répondu à cette double demande et s'était engagé dans ce sens. Le 10 mai 2017, il avait lancé la fondation pour la mémoire de l'esclavage (le président du Cran est d'ailleurs membre de son Conseil d'orientation) mais, jusqu'ici, le musée était resté en suspens.

« Ce musée s'inscrit dans le cadre de notre campagne pour les réparations. Nous avons obtenu la Fondation, et maintenant le musée. C'est une victoire historique pour le Cran. Cette réparation est due, non seulement aux descendants d'esclaves, mais à tous ceux qui croient à la liberté, et à la justice, a déclaré Louis-Georges Tin. A l'heure où le Cran débat avec la France à propos de Colbert et de sa place dans l'espace public, cette avancée majeure nous conforte dans notre mission, qui vise à faire que notre pays soit à la hauteur des valeurs qu'il défend. Or, il n'y a pas de grandeur sans conscience de ses fautes. C'est pourquoi nous le disons, la réparation est en marche, et c'est une bonne nouvelle pour la France », a conclu le président du Cran, afro-descendant martiniquais, revendiquant souvent sa descendance du Congo, par Pointe Noire.

La semaine dernière, dans le cadre des actions de « Mémoire de l’esclavage », à l’initiative de Louis-Georges Tin et du philosophe Louis Sala-Molin, plusieurs personnalités ont signé une tribune afin que le nom de Colbert, ministre de Louis XIV, en France, et acteur de la légalisation de l’esclavage, soit retiré de l’espace public.

Louis-Georges Tin signe ainsi, une de ses dernières traces à la présidence du Cran qu’il quittera très bientôt en respect de l’échéance de ses deux mandats.

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Louis-Georges Tin devant le Palais de Justice de Paris en France en 2013

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