Musique : les festivals à l’heure du digital !

Jeudi 12 Novembre 2020 - 18:48

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En ce temps de crise sanitaire, le seul saint à qui le spectacle vivant peut se vouer est digital. Le Festival Soul Power Kongo et N’Sangu Ndji-Nji seront disponibles au public en streaming Internet.  S’ils y perdent bien naturellement de leur charme, c’est toujours mieux que rien !

Comme de nombreux évènements au Congo Brazzaville, l’art scénique et  tout ce qu’il a en lui de vivant a dû se plier aux exigences des mesures gouvernementales pour enrayer la pandémie de coronavirus ayant gagné notre pays. Agonisant et laissé pour compte, le spectacle vivant est depuis le mois de mars contraint de ronger son frein, serrer sa ceinture et souffrir non pas en silence mais en s’accaparant de nouvelles formes d’ondes, bien entendu positives ! car enseveli sous les pierres, étranglé par la conjoncture,  l’art s’invente, se doit de se réinventer chaque jour.  De fait, les Instituts français, celui de Brazzaville comme celui de Pointe-Noire,  ou les grands festivals comme N’Sangu Ndji-Ndji ou Soul Power Kongo continuent de marquer leur présence avec une passion intacte dans un contexte inédit.   Les Bons Bergers, Berléa Bilem et BNG Band seront ainsi à l’affiche de la 16e édition du Festival  N’Sangu Ndji-Ndji, le 28 novembre, en direct de Facebook, car le seul saint à qui le spectacle peut désormais se vouer est hélas digital !

Débuté hier avec la projection du film «  Nawal et les femmes de la lune », Soul Power Kongo a, quant à lui, lancé la septième édition de son festival  qui, en raison de la crise sanitaire, se décline lui aussi en une édition spéciale streaming. C’est donc en direct Live Facebook, que se produiront, ce vendredi soir à 20 heures, la jeune slameuse Espérance Miland et la délicieuse Oupta qui marquera à cette occasion son grand retour sur scène après quatre années où elle avait quelque peu disparu des radars ! C’est vous dire que le public est impatient de baigner à nouveau dans l’univers musical d’Oupta où se mêlent chants traditionnels kilombo, jazz, gospel et rumba congolaise.  Cette artiste du Congo Brazzaville, à l’imposant bagage où l’on trouve pêle-mêle une médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie en 2005, un Prix Africa MTV Awards en 2009, un Tam-Tam d’Or l’année suivante et une place en finale du Prix Découverte RFI en 2014, se sait forcément très attendue sur la grande toile.

Au lendemain de ces deux prestations, la place sera faite à l’international avec un plateau exceptionnel et les concerts, toujours en streaming et à partir de 20 heures, de Serge Kakudjy & Family [RDC], Dorine Mokha [RDC], Elise Kali [Guadeloupe], Souleymane Diabaté [Burkina Faso] et Aminata Macire [Guinée].  Pour conclure le festival, Ciné-Débat et concert acoustique seront au programme du dimanche 15 novembre.  Si l’on se réjouit de voir la Culture afficher ses lettres de noblesse et faire entendre sa voix auprès du public, on s’étonne malgré tout, encore et encore, de l’impassible silence des hautes autorités sur son chemin de croix.

 

Philippe Edouard

Légendes et crédits photo : 

L'artiste Oupta

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