Musique : Singuila « L’amour ne suffit pas, parce qu’il y a toujours une dimension sociale en amour »

Jeudi 13 Février 2020 - 21:15

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Parmi les grandes et belles voix du R&B français figure celle de l’artiste franco-congolais Singuila. Avec l’élégance vocale qui le caractérise, il a réalisé un retour en flamme sur scène, en surprenant plus d'un dans un nouveau registre. La rumba congolaise. En séjour à Brazzaville, il nous parle de son actualité musicale, son passage à "The Voice Afrique francophone", ses aspirations pour la musique africaine et sa carrière. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (LDBC) : Vous êtes ici chez vous bien entendu, mais votre présence ne passe inaperçue. Pouvons-nous savoir l’objet de votre séjour à Brazzaville ?

Singuila : Je suis venu voir la famille, et en venant ici cela m’a donné envie de voir si c’est possible de faire un show.

LDBC : : Pouvez-vous nous faire part de votre actualité musicale ?

Singuila : Oui, j’ai sorti en 2019 une trilogie déclinée en trois chansons à savoir « Ma go », « La femme de quelqu’un » en duo avec Koffi Olomidé et « l’amour ne suffit pas » avec Hiro.

LDBC : Derrière une chanson se cache une histoire, pouvez-vous nous raconter celle de ces trois singles ?

Singuila : L’histoire de « la femme de quelqu’un » c’est le socle de cette trilogie. Je voulais une histoire qui parle à tout le monde, aux hommes et aux femmes, aux riches mais également de riches, et aux moins riches. L’histoire de « la femme de quelqu’un » est une réalité qui touche  beaucoup d’hommes. Il peut arriver qu’un homme soit fou amoureux d’une femme mais que cette dernière l’abandonne pour aller vers un avenir financièrement plus attirant. j'ai donc jugé bon d'en parler.

« Ma go », est la déclaration d’amour d’un homme à sa femme, la chanson fait la part belle aux sentiments qu’un homme peux ressentir pour une femme, des sentiments qui vacillent entre l’entrain, la magie du début ou l’illusion peut-être, avant que se passent des choses un peu plus dures au cours de la relation.

« L’amour ne suffit pas ». Parce qu’en amour il y a toujours une dimension sociale. Les sentiments sont une chose mais la vie requiert beaucoup plus paramètres, d’étapes ou d’options. Alors un homme peut vraiment aimer une femme ou une femme peut aimer un homme, mais en dehors de ce qu'elle ressent, la femme doit subvenir à ses besoins, à ceux de sa famille. Peut-être que professionnellement ça peut être mieux ailleurs, la femme peut aussi avoir l’impression qu’elle perd son temps dans cette relation, ou prendre en compte des conseils d’amies qui ne sont pas en faveur de l'homme qu'elle aime. Il y a donc tout une pression autour de l’amour dont on ne parle pas quand on parle de sentiment.

LDBC : Revenant à la « femme de quelqu’un » pourquoi avoir choisi Koffi Olomide pour ce duo ?

Singuila : Parce que je n’aurai pas pu trouver quelqu’un de mieux.  C'est une chanson à tendance rumba, et pour moi qui suis connu pour le RNB, il me fallait un grand maître pour me valider.  Je trouvais que cette chanson était bien, mais je ne savais pas si les mélomanes de la rumba la trouveraient bien, à la hauteur, correcte, voir mauvaise. Voilà pourquoi j’ai contacté Koffi. Il a eu la patience d’écouter, m’a donné des conseils. Il a participé au titre, et apporté une autre dimension à la chanson. Ce qui est une bonne chose, car en dehors de son expérience et de son talent, cette collaboration m’a permis d’avoir accès à un public qui écoute autre chose que ce que je fais habituellement.

LDBC : Nous avons suivi votre passage à The Voice Afrique francophone. Pouvez-vous nous raconter cette expérience ?

Singuila : Ça s’est très bien passé. J’ai été coach avec charlotte Dipanda, Asalfo de Magic système et le grand Lokua Kanza. Travailler avec ces trois artistes, tous de style différents a été une source d’inspiration pour moi. Nous avons sympathisé, on se donnait des conseils, des liens se sont créés aussi bien avec les coaches qu'avec les talents. The Voice a été une très belle expérience.

LDBC : Il y a tellement de talents qui passent sur les plateaux de The Voice, sur quelle base tourniez-vous votre fauteuil ?

Singuila : Cela dépend du moment, parce qu’au début quand on a aucun candidat. Il suffit que la voix soit vraiment belle pour se retourner, puis au bout d’un moment on a plusieurs belles voix. Et à partir de ce moment, c’est plus difficile pour les candidats, car ils doivent faire plus d’efforts. On a entre 10 et 12 candidats par équipe et il faut de la diversité parce que ces dix vont devoir compétir avec les dix candidats des autres coaches . Parfois, on tourne le fauteuil juste pour un coup de cœur, et parfois certains candidats choisissent la bonne chanson et suscitent le déclic.

LDBC : Comment se porte, selon vous, la musique africaine ?

Singuila : La musique africaine se porte au mieux parce qu’elle s’exporte beaucoup. Les artistes sont talentueux, inspirés et passionnés, le public s'approprie cette musique. Mais, au niveau du business, je pense qu’il y a plus de chose à faire, parce que c’est de la culture. Il faut que les sponsors et les gouvernements soient plus engagés pour soutenir les artistes, les systèmes des droits d’auteurs se mettent vraiment en place pour permettre aux artistes de vivre réellement de leur art.

LDBC : Lorsque vous faites le bilan de votre carrière que retenez-vous ?

Singuila : Ma carrière comme celle de beaucoup d’autres artistes a été une sorte de courbe variable. Le mot clé qui me revient à l'esprit c’est la passion. La passion pour remonter quand ça descend, se réadapter, prendre des conseils et des critiques. C’est important d’être passionné et persévérant quand on fait ce métier.

LDBC : Est-ce qu’il y a des choses qui vous tiennent à cœur en dehors de la musique ?

Singuila : Oui, ma famille, les enfants, l’enfance c’est quelque chose de très important pour moi, l’éducation également.

LDBC : Artistiquement parlant est-ce vous vous voyez dans un autre univers que la musique, Cinéma peut-être ?

Singuila : Oui cinéma pourquoi pas, mais après je ne suis pas sûr d’avoir ce talent, il faut de vraies compétences, que je ne suis pas sûr d’avoir. Alors peut-être j’essayerais un jour pour voir si j’ai le niveau, mais je pense ce que je fais en musique est assez sympathique. Il ne faut pas que je le ternisse par autre chose.

Propos recueillis par Durly Émilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo:l'artiste Singuila lors de l'interview

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