Musique : Youssoufa rend hommage à Aimé Césaire

Vendredi 29 Mai 2015 - 18:25

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Pour son quatrième album baptisé « NGRTD » (Négritude), le rappeur franco-congolais Youssoufa revient sur le concept controversé d’Aimé Césaire.

Après le succès de l’album Noir Désir, certifié disque de platine (120 000 exemplaires vendus), Youssoupha a sorti le 18 mai dernier un nouvel album intitulé Négritude, « NGRTD ». La formule est dérivée du vocable « nègre » que ses inventeurs ont vidé de ses connotations injurieuses pour en faire le porte-drapeau de leur affirmation identitaire.

Second album de sa trilogie noire, «NGRTD » puise dans les racines du rap français avec des textes engagés sur le partage, l’amour et des beaux passages instrumentaux. L’album est porté par 16 titres dont « Entourage », « Où passé l’amour », « À cause de moi »…

Sur une musique électro-afro, Youssoufa  rappelle par le biais de cet opus, sa passion pour son public pluriethnique. Le remarquable duo « Love Musik », enregistré avec Ayo pour l’album de la chanteuse, est ici remis en valeur.

Les autres invités de cet album sont à l’image de la diversité de la scène rap et de la population française, avec les Normands Casseurs Flowters d’Orelsan, le Perpignanais Nemir ou le Francilien Lino.

Pour la petite histoire, Les débuts du concept de la Négritude se situent dans les années 1930, entre le trio Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontron Damas. Selon Senghor, c’est Césaire qui aurait inventé le mot et le concept dans les pages d’une revue estudiantine (L’Étudiant noir) publiée dans le Quartier latin par une poignée d’étudiants antillais et africains exilés en France, dans la période de l’entre-deux guerres. Pour Césaire qui avait pris ses distances par rapport à une Négritude institutionnalisée dans les États post-coloniaux, c’était une invention collective.

Quelle que soit sa genèse, collective ou produit d’une réflexion individuelle, comme le souligne Radio France internationale, ce concept a fait autant sens. On se souvient de son impact dans le célèbre essai intitulé « L’Orphée noir » de Jean-Paul Sartre qui fut, l’un des premiers écrivains et philosophes français à célébrer le phénomène de la Négritude.

Cette réflexion sur « l’être dans le monde-noir », souvent mal compris et accusée de promouvoir le racisme, a jusqu’à ce jour été une pensée féconde, à l’origine d’une riche production littéraire et artistique. Youssoufa nous en donne la preuve avec son quatrième album.

 

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

1-Youssoufa 2-Pochette de l'album Négritude

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