Nettoyage

Après Mathieu Gallet, président directeur général de Radio France, démis récemment de ses fonctions par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, voici donc que le couperet vient de tomber sur Marie-Christine Saragosse, la présidente de France Médias Monde qui regroupe France 24, Radio France internationale (RFI) et la chaîne Monte Carlo Doualiya. Preuve s’il en fallait une que le grand nettoyage de l’audiovisuel public français a débuté comme l’avait laissé plus ou moins entendre le président Emmanuel Macron dès son arrivée au Palais de l’Elysée.

Véritable mammouth médiatique, France Médias Monde emploie 1 714 agents et coûte quelque 258 millions d’euros par an – 169 milliards de francs CFA ! – aux contribuables français. Censé défendre les couleurs du pays sur les cinq continents puisqu’il est entièrement financé par l’Etat et placé plus ou moins directement sous la tutelle du Quai d’Orsay, le puissant groupe ne cesse de dériver depuis des années, projetant de la France l’image d’une nation occidentale qui n’a toujours pas pris la mesure du monde délivré de la colonisation dans lequel nous vivons depuis près de soixante ans. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter chaque matin les jugements que porte RFI sur l’Afrique et le refus obstiné de citer dans ses revues de presse les journaux comme le nôtre qui dénoncent sans le moindre complexe les dérives de la « Radio du monde ».

Que les choses soient claires : nous ne dénigrons pas ici la personnalité de Marie-Christine Saragosse avec laquelle nous avons toujours entretenu de bonnes relations, notamment dans le cadre du Salon international du Livre qui se tient chaque année à Paris ; nous évoquons simplement, une fois de plus et sans la moindre hésitation,  l’incapacité des médias qu’elle a dirigés, et que peut-être elle dirigera de nouveau demain, à couvrir de façon honnête, objective, impartiale l’actualité de notre continent. Ne relayant pas ou déformant les informations que font remonter leurs correspondants vers les rédactions centrales installées à Paris, ces organes de presse contribuent à la rupture progressive des relations de confiance qui existaient entre la France et le Tiers-monde.

Nous ne pouvons évidemment pas affirmer qu’Emmanuel Macron a pris la juste mesure de ce problème, mais le simple fait de remettre à plat l’audiovisuel français pour enfin le réorganiser ne peut qu’avoir des effets positifs.