Nord-Kivu : escalade des violences intercommunautaires à Lubero et Walikale

Mardi 9 Février 2016 - 17:42

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Plusieurs témoins ou chefs locaux ont confirmé des déplacements massifs de population, des pillages et des enlèvements consécutifs aux derniers affrontements entre les rebelles hutus rwandais et la communauté Nandé.

La situation est toujours explosive dans les territoires de Lubero et de Walikale, dans le centre-est du Nord-Kivu, théâtre des violents affrontements ces derniers temps entre la communauté Hutu et les Nande. Ces derniers s’opposent énergiquement au retour de déplacés hutu congolais qu'ils accusent de complicités avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Depuis plusieurs mois déjà, la tension est vive entre les deux communautés soutenues par des groupes armés. Tout récemment encore, les deux communautés se sont livrées à des affrontements d’une grande intensité au village de Mukeberwa dans la province du Nord-Kivu.

Les rebelles FDLR et la milice d’autodéfense populaire Maï-Maï du groupe NDC/Rénové de Guidon se sont, en effet, affrontés violemment dans cette partie du pays où l’autorité de l'État est quasi absente, faisant une quinzaine des morts. D’autres sources ont allégué entre quinze et vingt victimes. D’après les témoignages, tout serait parti de l‘attaque perpétrée par les Maï-Maï du groupe NDC/Rénové de Guidon appuyés par d’autres jeunes de Lubero sur le fief des FDLR situé plus au sud. Ils ont tenté en vain de déloger les rebelles hutus rwandais qui occupent depuis des lustres plusieurs localités du sud de Lubero ainsi que l’ouest de Walikale. Les rebelles hutus rwandais ont finalement, d’après des sources, réussi à repousser les hommes de Guidon, laissant derrière eux tristesse et désolation.

Cette résurgence des violences intercommunautaires dans les territoires de Lubero et Walikale qui, depuis le week-end dernier, ont fait au moins vingt et un morts, quarante blessés et soixante-dix maisons incendiées, préoccupe au plus haut point les Nations unies. Entre-temps, des rapports parvenus à l’ONU font état des déplacements massifs de civils, des pillages, des enlèvements et au moins de trois cas de viols au cours des derniers jours.   

  

Alain Diasso

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