Nord-Mali : la Minusma débordée par les attaques djihadistes

Mardi 6 Janvier 2015 - 16:53

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Le nord du Mali continue de servir de terrain d’attaque des terroristes, contrairement à une certaine opinion qui croyait un moment que leur capacité de nuisance a été réduite par les forces françaises Serval d’abord, puis Barkhane.

Des opérations de grande envergure avaient permis de démanteler  d’importantes caches d’armes et de neutraliser quelques éléments dangereux des groupes islamistes. Pourtant sur le terrain rien ne témoigne ces efforts.

En témoignent les récentes attaques contre la force internationale dans cette région du Nord Mali. La dernière en date est celle du dimanche 4 janvier : la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a été victime d’un engin explosif commandé à distance par les djihadistes sur l’axe Ansongo-Menaka. Cette explosion a fait six blessés dans les rangs des Casques bleus. Au même moment, ces derniers ont brulé quatre camions de l’un d'entre eux.

Et depuis le 30 décembre 2014, il y a donc regain de violences dans cette partie du territoire malien, imputées toujours aux djihadistes. Les troupes de la Minusma sont les principales cibles de ces groupes terroristes, bien décidés à accroitre leurs attaques sur le sol malien dans le seul but de s’emparer de la région.

Cette recrudescence des violences vient rappeler à la communauté internationale que la lutte contre le terroriste dans le sahel est loin d’être gagnée. Par ailleurs, les observateurs attribuent ces attaques au contexte politique, les pourparlers d’Alger devant entamer leur dernière ligne droite.

Des spécialistes  des questions militaires continuent de s’interroger sur plusieurs points relatifs à la capacité de la Minusma à assurer la sécurité de ses troupes sur le terrain. L’on s’interroge si le convoi de l’ONU était sans escorte au moment des attaques, et de quelle manière des individus armés ont pu entrer à Nampala à pied, pour attaquer le camp militaire, tuer plusieurs soldats et repartir tranquillement.

Certes, il est difficile pour une armée classique de combattre une guérilla surtout dans un territoire immense comme le Mali. Mais l’on a du mal à comprendre comment toutes ces forces onusiennes ne parviennent pas à se défendre contre les attaques djihadistes.

Le gouvernement malien a tenu une série de pourparlers de paix avec les groupes rebelles qui ont pris leurs distances avec les islamistes. Ces discussions qui ont abouti à un cessez-le-feu, n’ont pas jusqu’alors permis d’instaurer une paix durable dans la région.

David Gressly, le chef de la mission de l'ONU au Mali a insisté sur le fait que toutes les parties impliquées dans les négociations de paix doivent garantir le cessez-le-feu afin que la session finale des négociations  d’Alger puisse aboutir.

Fiacre Kombo (stagiaire)