Nouveau tremblement de terre meurtrier en Italie

Mercredi 24 Août 2016 - 16:38

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Cueillies à l’aube dans leur lit, des populations de bourgades médiévales des  Marches, des Abruzzes et du Latium erraient mercredi dans leurs villes en ruine.

C’est comme en avril 2009 : la plaque tectonique des régions des Marches, des Abruzzes et du Latium (qui renferme Rome, la capitale italienne), s’est réveillée pour jeter au bas du lit des populations qui ont désormais l’habitude du « terremoto », le tremblement de terre. Bourgades médiévales pour la plupart et remplies de transhumants et de touristes en cette période de vacances, les localités d’Accumoli, de Pescara del Tronto et surtout d’Amatrice ont  concentré l’essentiel des dévastations.

Ce mercredi matin le soleil s’est levé sur un cumulus de ruines sur lesquelles s’affairaient la protection civile et des secouristes accourus de toute l’Italie et même du Vatican. Les villages, bâtis depuis des temps immémoriaux en matériaux locaux et souvent perchés à flanc des coteaux, se sont écroulés comme des châteaux de cartes. De temps en temps sous les gravats montaient les râles de quelques survivants ou le dernier souffle de quelque expirant : enfants ou vieillards qui n’ont pu sortir de maisons devenues prisons ou cercueils.

Le bilan n’a cessé de monter le long de la journée : 4 morts « certifiés » d’abord à l’aube, puis 14, 18 en milieu de matinée puis 34. Au moment où ces lignes sont écrites, le chiffre des 68 morts certifiés était donné par la protection civile qui n’a pu  s’empêcher de prévenir qu’il « pourrait évoluer encore ». L’élan de cœur de toute l’Italie s’est de nouveau montré remarquable. Les populations ont répondu aux messagers circulant par réseaux sociaux, notamment pour aller donner son sang à l’hôpital le plus proche.

De son côté la télévision publique RAI a multiplié les direct-plateaux, enchainant les interviews des maires, hommes politiques, sismologues et experts de la protection civile. Les débats revenaient sur la question : qu’a-t-on retenu comme leçon du tremblement de terre de 2009 qui dévasta le chef-lieu des Abruzzes, L’Aquila ? Ses ruines s’offrent encore au regard des curieux 17 ans après malgré des promesses de réhabilitation faites à profusion par les politiques. Où est passée la collecte de la mobilisation exceptionnelle des « Premières dames » conduites sur place par Michelle Obama ? L’épouse du président américain se trouvait en Italie lors de la dévastation de L’Aquila ; elle accompagnait son mari à un sommet du G-7 au moment du drame.

Mais l’heure n’est pas aux questions, elle est la mobilisation humanitaire « pour sauver des vies », a répété le long de la journée le chef de la protection civile italienne, Fabrizio Curcio. Il préconise désormais la généralisation des cours de secourisme pour aider les populations à prodiguer les premiers soins en cas de catastrophe naturelle. Car depuis le tremblement de terre de L’Aquila qui fit, rappelons-le, quelque 300 morts officiels un autre séisme frappa l’Italie à Modène, en 2012, avec un nombre de victimes limité à 27 morts.

Au Vatican mercredi, le pape François a modifié son programme en raison de ce tremblement de terre. A la place de sa traditionnelle audience générale, le Souverain pontife a fait prier pour les victimes, leurs familles et les secouristes. «Je ne peux pas ne pas exprimer ma grande douleur et ma proximité à toutes les personnes présentes sur les lieux frappées par les secousses, à toutes les personnes qui ont perdu leurs proches et à celles qui sont encore secouées par la peur et la terreur», a indiqué, ému, le chef de l’Eglise catholique.

Lucien Mpama

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