Nouvelle mandature : la réconciliation nationale passerait par la réparation pour les victimes

Vendredi 25 Janvier 2019 - 17:15

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L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) estime que la pacification du pays n'aura plus de sens que si, en plus du pardon accordé aux bourreaux, le nouveau président de la République compatissait avec les personnes martyrisées et mettait en exergue des exemples citoyens remarquables, reconnus mondialement. 

Après avoir pris note de la promesse du nouveau président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de libérer des prisonniers politiques et faciliter le retour des personnes contraintes à l’exil, l’IRDH dit attendre également de lui  la mise en place d’un mécanisme de réparation holistique, en faveur des victimes d’abus des droits de l’homme ainsi que la monstration des modèles d’effort personnel à l’édification d’un État de droit, à l’instar du prix Nobel de la paix.

Aux grands hommes, la patrie doit être reconnaissante

L’IRDH a rappelé que les réclamations citoyennes qui ont abouti à l’alternance pacifique au sommet de l’Etat sont passées par l’exercice arraché des libertés d’expression, d'opinion, de pensée ainsi que des manifestations publiques. Pour avoir demandé à l’État de respecter ces droits fondamentaux garantis par la Constitution, a-t-elle noté, plusieurs citoyens sont arbitrairement détenus ou contraints à quitter le pays et d’autres ont été tués.

Aussi l'IRDH recommande-t-il, d'une part, une réparation globale, comme l’érection d’un monument ou d’une place publique reprenant une liste des noms des militants tués pour les droits et libertés et, d’autre part, une réparation en faveur de leurs familles éplorées. « Cette approche marquerait la reconnaissance nationale de l’effort exceptionnel du peuple congolais à l’édification d’un État de droit et de la démocratie », a expliqué cette association dont le plaidoyer est repris dans son bulletin électronique du 25 janvier.

À titre illustratif, l'IRHD a cité des animateurs d’ONG des droits de l’homme comme Floribert Chebeya Bahizire et son compagnon d’infortune Fidèle Bazana Edadi ; des animateurs des mouvements citoyens tels Rossy Mukendi Tshimanga ; des simples citoyens comme Thérèse Kapangala ou des fonctionnaires courageux, à l’instar du magistrat Jacques Mbuyu Lukasu, qui se trouve toujours en Afrique du Sud, au soin d’une ONG internationale depuis le 23 juillet 2017.

Reconnaissance des efforts du Congolais prix Nobel de la paix

L’IRDH pense que le nouveau président de la République a également le devoir de reconnaître particulièrement le prix Nobel de la paix et champion des droits de l’homme en République démocratique du Congo, le Dr Denis Mukwege Mukengere, qui symbolise, selon cette organisation, l’effort personnel à l’intérieur même du pays, au moment où celui-ci est en perte de repères. En somme, a conclu l’IRDH, « la réconciliation nationale aura plus de sens si, en plus du pardon qu’il accorde aux bourreaux, le nouveau président élu compatissait avec les victimes et mettait en exergue des exemples citoyens remarquables, reconnus mondialement ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des Kinois, lors d'une marche organisée pour réclamer les élections libres en RDC

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