Nouvelle tarification du transport en commun : la volte-face d’André Kimbuta énerve le commun des Kinois

Mercredi 23 Mai 2018 - 18:45

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La grève déclenchée par les chauffeurs de taxis et bus a pris fin mais l'Hôtel de ville est curieusement revenu sur les anciens tarifs de transport boudés par la population.

La grève des transporteurs décrétée en début de semaine appartient désormais au passé. Depuis mardi soir, un jour seulement après la grogne des taximen qui a paralysé la ville de Kinshasa, le trafic est redevenu normal sur les différentes artères, au grand enchantement des Kinois. Les bus, taxis et taxis bus des privés ont assuré comme d’habitude le transport des usagers sur des routes dégarnies avec des policiers de roulage se faisant plus discrets. Le mouvement amorcé par les chauffeurs qui exprimaient leur ras-le-bol à la suite de la récurrence des tracasseries policières a fini par payer.

Mais le seul hic dans cette reprise du trafic réside dans la tarification appliquée par les conducteurs. Nonobstant les derniers remous suscités par l’augmentation du tarif à la suite du renchérissement du prix du carburant à la pompe, l’hôtel de ville est curieusement revenu sur l’ancien taux boudé par la population. Les courses de 500 FC par taxi devront dorénavant se négocier autour de 700 FC. C’est la décision à laquelle sont parvenus, après concertations, le ministre d’Etat et ministre de l’Economie nationale, Paul Kapika, et le gouverneur André Kimbuta à l’issue d’une réunion élargie aux ministres concernés du gouvernement provincial, ainsi qu’aux responsables des sociétés de transport Transco et New Transkin. Il en découle que la dernière tarification revue à la hausse par l’Hôtel de ville demeure d’application.

Si, pour les chauffeurs, c’est une bonne chose au regard des marges bénéficiaires qu’ils pourront en tirer, cela n’est pas le cas pour les passagers appelés à débourser un peu plus que d’habitude. « On est passé de 500FC à 700FC, puis 500FC. Et aujourd’hui, le gouverneur fixe à nouveau le prix de la course en taxi à 700FC. Finalement, sur quel pied danser et où allons-nous ? Cette décision n’est pas favorable aux étudiants. Il faut que le gouverneur la revoie  », a laissé entendre un usager de la route. La décision de l’hôtel de ville surprend outre mesure lorsqu’on sait qu’il y a une semaine, le même tarif aujourd’hui reconduit par le gouverneur avait été annulé. Une certaine opinion redoute la reprise des tensions dans les sites universitaires, les étudiants étant les premiers à être touchés par cette décision du fait non seulement de l’inexistence de la bourse, mais aussi de l’absence des bus spécifiquement affectés à leur transport comme autrefois.

Autre fait à signaler dans ce dossier, c’est l’intervention de la Banque centrale du Congo qui a émis les petites coupures de deux cents (0, 12 USD), cent (0, 06 USD) et cinquante francs congolais (0, 03 USD) à mettre à la disposition des transporteurs afin de leur faciliter le change de la monnaie. En effet, il a été constaté que le déficit des petites coupures était souvent à la base des incompréhensions entre chauffeurs et passagers après la nouvelle tarification du transport en commun. Ces petites coupures, indique-t-on, seront disponibles dans les différentes banques commerciales et dans les guichets uniques. Ce qui mettra fin au commerce des petites coupures auquel s’adonnaient à cœur joie certains inciviques qui, sur chaque billet de 1000 FC vendu, récupéraient au moins 100 à 200FC.            

Alain Diasso

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