Numéro spécial Francophonie : Dakar accueille le premier Forum économique de la Francophonie chargé de créer une Union économique francophone

Mardi 11 Novembre 2014 - 16:15

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Dans la foulée du XVe sommet de la Francophonie de Dakar les 29 et 30 novembre, le Sénégal organise le premier forum économique de la Francophonie les 1er et 2 décembre en présence du président Macky Sall, du vice-président pour la région Afrique de la Banque mondiale, Makhtar Diop, du président de Planet Finance, Jacques Attali, de l’ancien ministre français de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Thierry Breton, PDG d’Atos, et du directeur Afrique d’Islamic Development Bank

L’objectif annoncé est de dynamiser une action collective autour du potentiel économique que représente la Francophonie, riche de 720 millions d’habitants et de 7,2 milliards de dollars de PIB pour un ensemble de 57 États membres disséminés sur les cinq continents.

De nombreuses initiatives et mesures sont nécessaires pour dynamiser ce potentiel et en faire un réel moteur de croissance durable. La première est la mobilisation de l’ensemble des acteurs francophones appelés à définir le type de Francophonie économique souhaitée ainsi que les objectifs à mettre en œuvre. Puis viennent les investissements infrastructurels à réaliser, notamment dans le secteur de la santé, en se servant du numérique et des médias francophones comme des leviers. Il convient également de définir les mesures juridiques pouvant faciliter les échanges de biens et de capitaux au sein de l’espace commun et de favoriser les partenariats public-privé au service des économies des États membres.

L’une des réussites du premier forum sera de parvenir à faire émerger des partenariats puissants au sein de l’espace francophone dans des secteurs productifs et prioritaires, générateurs d’emplois et de développement humain, et d’accroître la visibilité des États membres de la Francophonie en s’appuyant sur les atouts, les opportunités et les potentialités d’investissements.

Il sera question aussi pour les participants de faire le point sur les nouveaux projets et programmes économiques dans leurs pays respectifs, sur l’état d’avancement des programmes de développement et sur les initiatives entrepreneuriales créatrices d’emploi. Partenaire du forum, Richard Attias a reconnu que de nombreux marchés économiques créés ces dernières années sur une logique régionale n’ont pas enregistré le succès attendu. Il pense qu’« une culture et une langue communes pourraient apporter une dimension nouvelle à une solidarité et à un partenariat économique effectifs. Ce premier forum a pour ambition d’exposer les bases de ce concept. »

Avec ses 220 millions de locuteurs ayant en partage le français, l’espace francophone peut devenir une zone économique de poids sur le plan international. Dans un premier temps, il faudra procéder à l’état des lieux de la situation économique et souligner les enjeux et perspectives de développement qui passent par un renforcement des liens entre les États membres.

L’idée n’est pas nouvelle de mettre en place un institut économique de la Francophonie chargé de la collecte, de l’homogénéisation de l’information économique francophone et de la coordination des actions de soutien et d’influence. Mais sa faisabilité rencontre des obstacles que le premier forum permettra peut-être de lever, notamment la définition des pouvoirs formels.

Sans quoi la construction d’une véritable Union économique francophone ne sera pas possible à l’aube de l’inversion des équilibres économiques, où les États africains connaissent une croissance soutenue (6% en moyenne), et où la France, par exemple, est plongée dans une crise économique et financière aiguë. Il est patent que les connaissances sont beaucoup plus au Nord et les richesses plutôt au Sud.

Noël Ndong