Omar Defunzu : « Toseka n’est plus la propriété de la RDC mais celle de toute l’Afrique »

Vendredi 4 Septembre 2015 - 22:45

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Le Gabonais Omar Defunzu signait sa seconde participation au festival international d’humour de Kinshasa avec ses apparitions dans Toseka 3. L’humoriste gabonais a donné son appréciation de l’événement qui avait fait profité de son expertise en 2013 en qualité de coach des jeunes talents congolais.

Omar Defunzu sur la scène de Toseka 3Les Dépêches de Brazzaville : Vous voilà une seconde fois à Kinshasa pour le Festival Toseka…

Omar Defunzu  : C’est toujours un plaisir renouvelé de se retrouver à Kinshasa. Je garde un très bon souvenir de la deuxième édition. Donc lorsqu’Ados m’a proposé de revenir, je n’ai pas hésité à sauter dans le premier vol qu’il m’a réservé.

L.D.B : Les extraits des chansons congolaises de votre spectacle, est-ce fait exprès pour le public kinois ou existaient–elles au départ  ?

O.D. : Au départ, les chansons congolaises me font un effet. Depuis presque quatre ans, je chante souvent dans mes spectacles, surtout du Werrason. Les gens prennent plaisir à m’écouter lorsque je les interprète. J’exécute bien d’autres chansons mais le temps est bien court ici et donc, je les réserve peut-être pour la quatrième édition de Toseka. Avec un public merveilleux comme celui de Kinshasa, il faut toujours faire des choses qui peuvent lui plaire. Un spectacle se ré-réécrit, se ré-récrée et se ré-répète en fonction de l’environnement dans lequel on va le jouer.

L.D.B : Et, le fameux Ya Mado, du tube Mascara, vous le connaissiez d’avance  ?

O.D. : Oh, Ya Mado !, je ne sais pas s’il y a un seul pays qui ne le connaît pas. C’est la chanson qui est en vogue en ce moment partout. Au Gabon, un mariage, une cérémonie sans Ya Mado, c’est impensable. Une petite anecdote : Moi, j’ai été Maître de Cérémonie au mariage de mon grand-frère samedi dernier, le DJ mettait toutes sortes de chansons mais pas Ya Mado. Il y avait au moins, les mariés, les parents de la mariée qui sont allés jusqu’à menacer le DJ. Ils lui ont dit que s’il ne jouait pas Ya Mado, il ferait mieux d’arrêter sa musique. Donc, Ya Mado n’est pas seulement un phénomène congolais, il est panafricain car il touche toute l’Afrique.

L.D.B : Pourquoi à votre avis Toseka est un événement qui vaut la peine  ?

O.D. : En arrivant à la deuxième édition et maintenant à la troisième, je suis heureux de constater que le festival a grandi. Si je dois établir un classement en termes d’événements d’humour, je dirais que le sommet c’est le Marrakech et le deuxième c’est Toseka. Moi-même j’ai un festival, mais je sens que j’ai encore du travail à faire pour pouvoir l’emmener au niveau de Toseka. La largesse d’Ados Ndombasi m’a permis de rencontrer Gilles Morin, le directeur général Europe de Juste pour rire. J’ai discuté avec lui, il est prêt à venir apporter son expertise à mon festival à Libreville. Certainement qu’en début décembre, si Dieu le veut, il y sera pour nous accompagner, faire en sorte que nous atteignions la dimension de Toseka afin que sur le continent nous ayons des outils forts et des espaces forts d’expression qui permettent aux humoristes de pouvoir échanger et exposer leurs produits. Car, aujourd’hui, Toseka n’est pas seulement un simple festival. C’est un marché qui permet aux humoristes de proposer leurs œuvres et dans les gradins, il peut y avoir des producteurs, des chefs d’entreprises et personnalités intéressés par l’achat de l’un ou l’autre spectacle. Je voudrais personnellement remercier Ados Ndombasi, tous les humoristes l’ont fait, je ne voudrais pas déroger à la règle, pour ce projet qui nous permet d’espérer des lendemains meilleurs. Parce qu’au regard de l’organisation, l’on se croirait dans un événement organisé en Occident. L’initiative est à encourager et surtout à soutenir. Déjà, il a l’adhésion du public qui est l’apport le plus important, car sans public, un festival n’existe pas.

L.D.B : Toseka aurait-il acquis ses lettres de noblesse  ?

O.D. : Il y a des humoristes et du public qui quitte la Belgique et la France pour assister au Toseka, c’est pour dire qu’il n’est plus la propriété de la RDC. C’est celle de toute l’Afrique. Aujourd’hui, tout le continent en est fier. Vous verrez que d’ici à deux ans, les humoristes vont se bousculer aux portes de Toseka pour y participer. Alors, moi je suis très heureux d’avoir accompagné Toseka pendant qu’il était encore petit et espère continuer de le faire jusqu’à ce qu’il prenne son envol et sa vitesse de croisière. Je remercie aussi les partenaires qui soutiennent Toseka qu’ils continuent d’appuyer le projet. Grâce à eux, tout ceci a pu se réaliser. Les Congolais et plusieurs autres communautés ont pris plaisir à venir rigoler cinq jours durant, ce n’est pas peu de chose.  

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Omar Defunzu sur la scène de Toseka 3

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