ONU : le Burundi reste "un sujet de préoccupation" pour la communauté internationale

Mardi 27 Février 2018 - 13:08

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La remarque a été faite le 26 février par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, puisque de nombreuses parties prenantes et des partenaires du Burundi redoutent les révisions constitutionnelles proposées, estimant qu’elles pourraient anéantir des progrès qui avaient été rendus possibles par l’Accord de paix et de réconciliation d’Arusha.

« En particulier, il est préoccupant que l’on donne la possibilité de supprimer les quotas ethniques consacrés dans l’Accord d’Arusha », a déclaré Antonio Guterres dans son rapport sur la situation au Burundi, que présentait l’envoyé spécial des Nations unies pour le Burundi, Michel Kafando devant le Conseil de sécurité. Rappelant l’article 299 de la Constitution burundaise de 2005, toujours en vigueur, qui dispose qu' « aucune procédure de révision ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais. », il a dit qu’un seul objectif a guidé l’action du secrétaire général : « tirer la sonnette d’alarme pour que l’avenir en construction du peuple burundais soit l’apanage du peuple burundais » .

Pour Michel Kafando, la préoccupation exprimée par le secrétaire général ne devrait pas être interprétée comme une ingérence dans les affaires intérieures du Burundi en lui déniant son droit souverain à réviser sa constitution. « Au contraire, elle doit être comprise comme son souci de recherche du consensus autour d’une question aussi primordiale, voire le destin du Burundi », a-t-il affirmé. C’est pour cela que l’ONU souhaite que le projet de révision constitutionnelle, qui doit être tranché par un référendum en mai 2018, respecte le partage des pouvoirs, la bonne gouvernance politique, et la démocratie pluraliste.

Le représentant spécial du secrétaire général a rappelé que ces principes sont au cœur de l’Accord d’Arusha qui a été à la base de la Constitution burundaise de 2005, toujours en vigueur. Si le Burundi est un État souverain et a donc le droit de modifier sa Constitution, pareille entreprise doit être menée « de manière inclusive » de façon à obtenir la participation la plus large possible et à dégager un consensus parmi les principaux intervenants politiques, a-t-il insisté.

Le texte présenté indique que la révision constitutionnelle envisagée prévoit le mandat du président fixé à sept ans, un vice-président, un Premier ministre. Quant à l’adoption des lois ordinaires, le rapport signale qu’elle se ferait à la majorité simple et non plus à la majorité des deux tiers.

Réagissant au rapport du secrétaire général, le délégué du Burundi a balayé la position onusienne en qualifiant le rapport d’Antonio Guterres « d’ingérence osée » dans les affaires de son pays. Il a demandé au Conseil de sécurité d’envisager de retirer le Burundi de son ordre du jour  puisque « la situation dans le pays est globalement calme et ne présente aucune menace à la paix et la sécurité internationale ».

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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