ONU: l’Italie élue membre non-permanent du Conseil de sécurité mais…

Les choses ne sont pas exactement allées comme on l’espérait à Rome. L’élection des cinq nouveaux membres non-permanents du Conseil de sécurité s’est bien déroulée comme prévu pour la Bolivie et pour l'Ethiopie, deux pays présélectionnés par leur groupe régional et qui n’avaient donc pas de ce fait de concurrents. Ils ont été élus par l’Amérique latine et par l’Afrique avec respectivement 183 et 185 voix, sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale de l’ONU qui prenaient part au vote.

Après deux tours de scrutin, le Kazakhstan l’a emporté sur la Thaïlande (138 voix contre 55) pour le siège réservé à l'Asie-Pacifique. Le Kazakhstan, le pays des steppes, ancien membre de l’Union soviétique, et surtout connu pour sa fameuse base de lancement des fusées russes, Baïkonour. C’est la première fois qu’il va siéger au Conseil de sécurité de l’ONU. Côté européen, les choses se sont déroulées sans accroc aussi pour la Suède.

Mais elles se sont passées autrement pour l’Italie et la Hollande. Après cinq tours de scrutin, les deux pays n’ont pu être départagés. Ce que voyaient leurs délégués, c'est de couper la poire en deux : le mandat étant valable deux ans (2017-2019), ils se sont mis d’accord pour que chacun en assume la moitié. « Nous siégerons une année chacun », a dit Paolo Gentiloni, ministre italien des Affaires étrangères. Son homologue néerlandais, Bert Koenders, a confirmé, précisant que l'Italie commencerait en 2017, suivi  des Pays-Bas en 2018, et que les deux pays allaient « coopérer étroitement ».

Cette solution à la Salomon est inédite. C’est pourquoi elle attend d’ailleurs son acceptation par l’Assemblée générale ce jeudi, pour la considérer comme définitive. Il semble que pour inédit qu’il soit, le partage de mandat a déjà été essayé par la Pologne et la Turquie… en 1960-1961 ! Pour le scrutin de mardi, le groupe européen avait dégagé des résultats incertains : 134 voix pour la Suède élue au premier tour mais seulement 125 pour les Pays-Bas et, surtout, 113 pour l'Italie. Rome qu’elle consacrera son mandat, quelle qu’en soit la durée, à la crise migratoire, à l’Afrique et aux changements climatiques.