Opposition républicaine : guerre larvée entre les protégés de Kengo

Lundi 14 Avril 2014 - 17:30

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Alors que les uns exigent la révision du règlement d’ordre intérieur devant la plate-forme au motif qu’il est taillé sur mesure, d’autres se dressent contre cette proposition estimant qu’elle est mal venue.    

Les nouvelles en provenance de l’opposition républicaine créée au lendemain des concertations nationales et que chapeaute Léon Kengo wa Dondo, co-président des concertations nationales, ne sont guère rassurantes. À peine qu’elle a été mise sur pied, cette plate-forme est aujourd’hui sur le point d’éclater au regard de la confusion qu’entretiennent ses membres dans les rangs desquels on compte de nombreux opportunistes. La dernière brouille en date concerne le projet de règlement d’ordre intérieur devant régir le fonctionnement de  ce regroupement politique dont le contenu pose problème. Alors qu’une commission de rédaction est mise en place pour finaliser ledit document, une querelle de cuisine vient d’éclater, contre toute attente,  entre les signataires de la Charte de ce regroupement politique et les nouveaux adhérents. Les deux parties ne partagent pas une même lecture quant aux dispositions contenues dans ce texte qui logiquement appelle quelques amendements.

Que la requête soit faite par le sénateur Moïse Nyarugabo et par le coordonnateur du Mécanisme de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, François Muamba Tshishimbi, devenus familiers dans le cercle restreint de l’autorité morale, cela n’est pas du goût des anciens membres. Ces derniers ne s’expliquent pas que les deux précités, qui n’ont jamais officiellement fait partie de ce regroupement politique, puissent exiger l’amendement d’un texte élaboré par les co-fondateurs de l’opposition républicaine qu’ils sont. Ironie du sort, les mêmes qui se prévalent être les combattants de première heure n’étaient curieusement pas les bienvenus le 9 avril à la résidence de Léon Kengo wa Dondo alors qu’ils venaient lui déposer officiellement les textes fondamentaux devant régir leur plate-forme.

La présence impromptue sur les lieux de Moïse Nyarugabo et François Muamba avait rendu l’ambiance plutôt délétère au point d’embarrasser le président du Sénat en sa qualité d’autorité morale de l’opposition républicaine. Entre les deux parties aux vues difficilement conciliables sur fond de reniement de signatures de certains membres mués sur le champ en partisans de la révision du règlement d’ordre intérieur, Léon Kengo wa Dondo a joué à l’apaisement. C’est sur ces entrefaites que les uns et les autres ont été priés de quitter les lieux avec l’assurance de voir leurs amendements être pris en compte dans la mouture finale.

Cette situation est décryptée, dans certains milieux, comme un signe précurseur de l’éclatement de cette plate-forme politique créée de toutes pièces pour fragiliser la « vraie opposition ». Pour certains, la situation confuse qui a cours actuellement dans ce regroupement politique prouve à suffisance que le co-président des concertations nationales ne peut fédérer l’opposition autour de sa personne au égard à son inconstance politique. En arrière-fond de cette guerre larvée entre les membres de cette famille politique, se trouve la gestion des ambitions en perspective du futur gouvernement de cohésion nationale. L’engouement autour de l’autorité morale ne procèderait que de leur illusion d’accéder au strapontin ministériel.  

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Léon Kengo wa Dondo