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Où allons-nous ?

Dimanche 3 Janvier 2016 - 14:00

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Alors que débute l’année 2016 il n’est pas inutile de rappeler pourquoi et comment sont nées Les Dépêches de  Brazzaville, ce quotidien africain paraissant six jours sur sept qui occupe aujourd’hui une place  éminente dans la sphère médiatique du Bassin du Congo et qui, selon toute vraisemblance, verra sa marche en avant s’accélérer fortement dans les mois à venir.

Créée en 1996 – il  y a donc vingt ans –  l’Agence d’information d’Afrique centrale (ADIAC), maison mère du quotidien, est née  d’une conversation en tête-à-tête avec Denis Sassou N’Guesso dans son appartement parisien de l’Avenue Rapp. Exerçant à cette époque des fonctions de responsabilité au sein de l’hebdomadaire Jeune Afrique j’avais sollicité ce rendez-vous avec l’ancien président du Congo, qui avait dû quitter quelques mois plus tôt son village d’Oyo, afin de mieux comprendre l’évolution de cette partie de l’Afrique que déchiraient des crises en série dont le génocide rwandais venait de donner la tragique mesure. Et j’avais profité de cet entretien pour lui proposer d’écrire et de signer un article sur le sujet qui paraitrait avant la fin de cette même année dans la plus ancienne des revues d’idées du Vieux continent, La Revue des Deux Mondes.  

De cette longue conversation à bâtons rompus ressortirent trois grandes idées : la première était que Denis Sassou N’Guesso, qui avait quitté le pouvoir au terme d’élections libres gagnées par l’opposition, voyait son pays se déliter inexorablement et s’apprêtait à solliciter un an plus tard les suffrages de ses concitoyens afin de sauver le Congo du désastre annoncé; la deuxième  était que son pays, comme tous ceux qui l’entourent, ne parviendrait à résoudre les problèmes économiques et sociaux auxquels il se trouvait confronté qu’en suivant la voie ouverte par l’Union européenne, c’est-à-dire en jouant résolument la carte de l’intégration régionale; la troisième  était que dans le vaste mouvement géostratégique qui se dessinait  au cœur de cette partie du monde  l’information, la communication, les médias sous les formes les plus diverses  joueraient inévitablement un rôle primordial, à la condition bien sûr de s’insérer dans le processus historique en gestation.

Le texte qui parut quelques semaines plus tard dans La Revue des Deux Mondes ne traitait, cela va de soi, que le deuxième point, à savoir le rôle-clé de l’intégration régionale dans l’émergence du Bassin du Congo. Mais il  eut un retentissement tel dans les milieux diplomatiques et intellectuels africains et  européens qu’il me conduisit à penser que le temps, en dépit, des apparences,  était propice pour la construction progressive d’un groupe de presse dont le centre se trouverait à Brazzaville et qui, étape par étape, s’installerait dans les différentes capitales de cette région de l’Afrique, constituant ainsi un média écrit à l’échelle du Bassin du Congo.

Ainsi naquit l’Agence d’Information d’Afrique centrale (ADIAC) dont l’ambition avouée était – est plus que jamais – de  rassembler, pour ensuite les diffuser par voie électronique dans le monde entier, les informations de toute nature recueillies chaque jour dans les quinze pays  qui composent le Bassin du Congo, lequel s’étend comme chacun sait du Tchad à l’Angola et du Golfe de Guinée aux Grands Lacs. Ainsi sont nées aussi, il y a  neuf ans, Les Dépêches de Brazzaville, votre quotidien paraissant six jours par semaine qui s’est imposé très vite comme un média écrit de référence et qui compte créer progressivement une édition dans chacun des pays du Bassin du Congo, à l’instar de ce qu’il a réussi à Kinshasa ces dernières années.

L’objectif que nous poursuivons paraitra sans doute utopique à certains, mais il est aussi clair que déterminé : il vise, en effet,  à inverser le mouvement qui projette de cette partie de l’Afrique, depuis des décennies, l’image d’un espace immense voué à la violence et à la misère, incapable de gérer par lui-même ses ressources naturelles, incapable aussi de rassembler et de diffuser les informations nécessaires pour permettre à ses populations de comprendre et de suivre le vaste mouvement qui le projette en avant. Pour dire les choses de façon plus directe, il vise à mettre fin à la désinformation que diffusent sur cette partie du continent les grands médias étrangers, européens notamment.

Et puisque, dans cette affaire comme dans bien d’autres, il ne sert à rien d’avoir de bonnes idées si l’on n’est pas capable de les mettre en pratique nous suivons, sur le plan technique, deux voies parallèles qui nous permettront de jouer un rôle dans l’inversion du mouvement séculaire né de la colonisation :

° La première de ces voies est la mise en place de moyens techniques modernes permettant l’impression sur place, à Brazzaville donc, des journaux, revues, livres, documents de toutes sortes qui jusqu’à présent étaient fabriqués à grands frais, en Afrique du Sud, en Europe, ou en Asie. Cet objectif nous l’avons atteint ces dernières années avec l’installation, dans notre atelier des Manguiers, de deux rotatives qui, dès à présent, impriment plusieurs journaux paraissant au Congo et qui sont capables de fabriquer en un temps record, à des prix défiant toute concurrence,  les documents écrits les plus divers.

° La deuxième voie est la diffusion, non seulement sur le Web mais également sur le réseau téléphonique mondial, des informations que nous recueillons et traitons en continu chaque jour. Désormais accessibles sur i.phone, sur i.pad, sur  téléphone mobile les dépêches écrites par les journalistes de l’Agence d’Information d’Afrique Centrale sont diffusées instantanément sur les cinq continents. Elles contribuent, du moins nous le pensons, à projeter de cette partie du monde une image plus vraie, plus claire, plus nette, donc plus juste du Bassin du Congo.

Ces explications nous vous les devions à vous qui, de plus en plus nombreux, en Afrique centrale comme sur les cinq continents, vous tournez à tout instant vers nos médias écrits et électroniques afin de suivre en direct ce qui se passe dans cette partie du continent en pleine émergence. L’entreprise née, il y aura bientôt vingt ans, d’un entretien avec un homme qui avait respecté le verdict des urnes et s’était effacé de la scène politique congolaise sans pour autant cesser de réfléchir à l’avenir du Bassin du Congo a aujourd’hui les moyens humains et techniques nécessaires pour accompagner son émergence.

Au seuil d’une nouvelle année qui, malgré les apparences, s’annonce riche en avancées de toutes sortes, sachez que nous ne relâcherons pas nos efforts pour participer, à notre place, à l’accélération de ce mouvement historique.

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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