Ozwald Boateng : « Armani fait du large, moi je fais du cintré »

Samedi 8 Février 2014 - 10:15

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Dans le milieu de la mode internationale, le nom d'Ozwald Boateng fait référence à l’élégance masculine. Le créateur d’origine ghanéenne s’est taillé une sacré notoriété dans le milieu de la mode en se distinguant des grandes marques par son choix des matières et ses coupes cintrées aux détails et couleurs originaux. Des stars d’Hollywood tels Will Smith, Samuel Lee .Jackson au président américain Barack Obama en passant par des artistes tel P. Diddy ont plaisir à porter la marque du créateur

Avant-gardiste, révolutionnaire avec un brin d’anticonformisme, c’est ce qui caractérise Ozwald Boateng. Décontracté, à l’hôtel Mikhael, où nous le rencontrons, il évoque sa success-story. Il y eut d’abord une femme, sa petite amie d’il y a de très nombreuses année. Une artiste qui évoluait dans le milieu artistique, dans le milieu de la mode. Il y eut ensuite ce moment où, grâce à sa connaissance poussée de l’outil informatique, il accompagne son amie en dessinant à sa demande sa collection. Un talent se découvre. Encouragé par cette amie, Ozwald continue de créer pour elle, porte ses créations et suscite la curiosité de différentes personnes qui s’intéressent à ses œuvres.  Son passage dans une émission télévisée sera le déclic de son succès débutant. Le public découvre son travail. Le succès d’un premier défilé réalisé à Paris avec ses propres moyens révolutionne son business. Un gros contrat  est signé au Japon où il ouvrira très vite des magasins dans ces années 1990 et inspire déjà de grands créateurs tels Ralph Lauren, Tommy Hilfiger…

Ozwald Boateng a 46 ans, son parcours, qui compte une collaboration avec le groupe LVMH en particulier pour la marque Givenchy où il est nommé en 2003 directeur de la création, l’aide à confirmer et à promouvoir sa présence et celle de sa marque dans le milieu de la mode mondiale, notamment grâce à sa coupe cintrée. Travaillant pour Dior, le jeune créateur italien Hedi Slimane puisera lui aussi de l’inspiration dans les coupes d’Ozwald. « Armani fait du large, moi je fais du cintré. C’est plus facile d’habiller large que près du corps », confie-t-il. Son travail plaît, et ses créations sont exposées dans les musées du monde. Il compte parmi ses récompenses The Order of the British Empire de la reine Elisabeth II.

« Je n’ai rien à prouver, mais j’ai beaucoup à prouver », affirme le créateur, qui ambitionne de devenir l’ambassadeur du luxe africain dans le monde en proposant aux grandes enseignes des produits de pure création africaine. Depuis quelques années, à travers sa fondation Madeinafrica, il développe des projets immobiliers sur le continent en association avec un opérateur britannique qui détient le plus grand parc immobilier londonien. Son ambition : « créer des cités de rêve avec une identité africaine ». Après une réalisation en Ouganda, le créateur désormais entrepreneur vise le Nigeria, la RDC, la Guinnée et le Congo où il était de passage à l’occasion du premier forum Build Africa à Brazzaville.

Meryll Mezath