Paix et sécurité : António Guterres estime qu’un vent d'espoir souffle en Afrique

Mercredi 6 Février 2019 - 17:15

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À quelques jours de l’ouverture du 32e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies a fait le point, le 6 février, sur les grands enjeux africains.

Faisant allusion au bon déroulement des élections dans plusieurs pays africains, du climat de réconciliation et de plusieurs accords de paix signés un peu partout en Afrique, le patron de l’ONU, António Guterres, a assuré, au cours d’une interview accordée à Radio France internationale, qu’«il y a un vent d’espoir qui souffle en Afrique », en dépit de nombreux défis à relever.

« En général, on parle des choses négatives mais, voyez l’accord entre l’Ethiopie et l’Erythrée, et entre l’Erythrée et la Somalie, et maintenant les négociations entre l’Erythrée et Djibouti... Regardez l’accord entre Salva Kiir et Riek Machar, finalement possible au Soudan du Sud, même s’il y a encore un long chemin à parcourir », a indiqué le secrétaire général de l’ONU.

Il a, en outre, poursuivi: « Voyez l’accord qui, j’espère, sera signé en Centrafrique ; regardez ces élections où l’on s’attendait à des problèmes terribles, comme au Congo, à Madagascar ou au Mali, et où finalement - même si quelques fois il y a eu des divergences - ceux qui ont perdu se sont comportés d’une façon positive vis-à-vis des structures constitutionnelles des pays et ont eu un comportement sans violence ».

Parlant de la République démocratique du Congo (RDC) où la situation humanitaire dans l’est du pays demeure encore préoccupante, l’ONU, a-t-il dit, attend du nouveau président, Félix Tshisekedi, un service « dévoué à la cause du peuple congolais ».

Plaidoyer pour la stabilité en RDC

Le secrétaire général de l’ONU a plaidé pour un gouvernement capable d’être inclusif, de rallier tous les Congolais et de créer les conditions pour que le pays puisse surmonter les difficultés politiques, économiques, sociales, en vue de trouver une stabilité qui permette de résoudre les problèmes du pays.

« Indépendamment de ce qu’il s’est passé, il y a aujourd’hui une situation établie et il faut à mon avis coopérer avec le Congo et ses autorités pour aider le pays à sortir des difficultés énormes qu’il connaît encore. Il faut dire qu’il y a un vent d’espoir qui souffle en Afrique », a expliqué António Guterres.

Sur l’épineuse question du retrait de la Monusco de la RDC que brandissait, à l’époque, l’ancien président Joseph Kabila, le secrétaire général a fait savoir qu’il a déjà entamé un dialogue avec le nouveau président et qu’il faudra éventuellement, a-t-il insisté, « revoir le dispositif qui existe en République démocratique du Congo ». Il a ajouté: «Les grands problèmes qui se posent sont surtout à l'est mais, je crois que ce serait une illusion de penser qu’on pourrait rapidement fermer la mission. Je crois qu’il y a encore un travail à faire en étroite coopération avec les autorités et le peuple congolais ».

En ce qui concerne l’accord de paix signé récemment entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés, le patron de l’ONU a précisé : « L’accord prévoit que l’impunité ne doit pas exister. Il prévoit un mécanisme qui est similaire aux mécanismes déjà établis dans d’autres pays pour déterminer la vérité et pour créer les conditions de justice, de réconciliation et j’espère que ces mécanismes fonctionneront en RCA », tout en soulignant l’engagement des pays voisins.

Selon lui, « les gens sont de plus en plus convaincus qu’il faut en finir avec ces conflits qui empêchent le développement du continent mais qui empêchent aussi le respect des droits de l’homme et qui font souffrir la population d’une façon absolument terrible ».

Le financement d’opérations militaires de contre-terrorisme menées par les soldats de pays africains type G5 Sahel, dont les discussions se poursuivent au Conseil de sécurité, n’est pas resté sous silence.

« Il n’y a malheureusement pas d’unanimité au Conseil de sécurité pour garantir à ces forces africaines qui ne sont pas des forces de maintien de la paix. Ce sont des forces d’imposition de la paix et de la lutte contre le terrorisme. Il faut leur donner un mandat clair et fort et il faut leur donner un financement prévisible et garanti », a-t-il dit.

Pour lui, l’expansion de l’action des groupes terroristes exige des « mécanismes bien plus forts de combat au terrorisme ». A cet effet, les forces africaines, a-t-il proposé, doivent être fortement appuyées par la communauté internationale.

 

Yvette Reine Nzaba

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