Paix et sécurité : les premières dames d’Afrique réitèrent leur engagement en faveur de la paix

Lundi 20 Octobre 2014 - 17:00

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Les conflits armés récurrents qui déchirent le continent Africain n’ont pas laissé indifférentes les épouses des chefs d’Etat Africains qui se sont réunies le 18 octobre à Pretoria, en Afrique du Sud pour un échange d’idées sur les meilleures stratégies de paix et la prévention des conflits en Afrique.

L’ordre du jour de la troisième réunion du bureau exécutif de la Mission des premières dames d’Afrique pour la paix (Mipreda) était de faire le compte rendu des missions de paix à caractère humanitaire effectuées au Mali et au Kenya (en faveur du Soudan) ; de préparer la prochaine assemblée générale des premières dames qui se tiendra l’an prochain au Nigéria ; et d’examiner la situation de la construction du siège de la Mipreda.

Les travaux ont été présidés par la première dame du Nigéria, Patience Faka Jonathan, présidente en exercice de la Mipreda, en présence de ses consœurs de la République du Congo, Antoinette Sassou N’Guesso, et de l’Afrique du Sud,  Nompumelelo Zuma, ainsi que d’autres personnalités représentant  les autres premières dames absentes.

Au cours de cette rencontre, les premières dames Africaines ont réaffirmé que les femmes ont un véritable rôle à jouer dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que dans la promotion d’une culture de paix en Afrique. En effet, elles sont conscientes que l’absence d’une véritable culture démocratique peut être la cause de la naissance, ou de la persistance des conflits.

Elles ont à nouveau dressé le constat que de nombreux conflits continuent de grever le quotidien de plusieurs pays Africains, que ce soit en République Centrafricaine, en République Démocratique du Congo, en Libye, au Mali et au Soudan du Sud.

Dans son discours, la présidente de la Mipreda, Patience Faka Jonathan n’a pas manqué de prendre pour exemple son propre pays où les actes perpétrés par le groupe terroriste Boko Haram ne cessent de poser de sérieux problèmes d’insécurité au Nigéria, sans oublier l’épidémie d’Ebola qui continue à faire des victimes dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest principalement touchés : la Guinée, le Libéria et la Sierra Léone. Elle a mis un accent particulier sur la mobilisation des femmes pour leur permettre de jouer pleinement le  rôle d’artisanes de la paix et de bâtisseurs de ponts en Afrique et dans leurs pays respectifs.  

De par l’application des objectifs initiaux de la Mipreda qui leur accordent le droit d’être des ambassadeurs pour la paix, les premières dames ont réaffirmé leur attachement à l’application de la résolution 1325 de l’ONU, de même qu’à la déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, signée en 2004 à Addis-Abeba par les chefs d’Etat de l’Union Africaine.

Antoinette Sassou N’Guesso exhorte la Mipreda à s’impliquer pour le retour de la paix en République Centrafricaine

Au cours de son intervention, l’épouse du chef de l’Etat Congolais, Antoinette Sassou N’Guesso a encouragé la Mipreda à œuvrer davantage pour la mobilisation internationale en vue d’un retour à la paix et à la stabilité dans ce pays.

« L’implication constante du Congo dans la résolution des conflits et le rétablissement de la paix en Afrique ne peut nous laisser en marge des activités tendant à apporter des solutions aux maux qui minent notre continent. C’est donc à ce titre que nous nous impliquons dans l’extinction du feu qui couvre à nos portes la République Centrafricaine », a-t-elle déclaré.

« Lors du Forum de Crans Montana tenu en mars dernier à Bruxelles, j’avais sollicité le concours de toutes les forces éprises de paix de se pencher sur le suicide collectif qu’était en train de s’infliger le peuple centrafricain. Nous ne pouvons donc laisser un peuple, et principalement nos filles et nos sœurs de la RCA, continuer à vivre le martyre. A travers ma Fondation, j’essaie d’apporter quelques réponses aux multiples demandes émanant des réfugiés centrafricains ayant élu domicile le Congo », a rappelé Antoinette Sassou N’Guesso.

Face aux conséquences des conflits armés sur les femmes, à travers des violences sexuelles, elle a souhaité que les premières dames par l’entremise de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le sida (OPDAS), puissent servir d’intermédiaire pour mettre à l’ordre du jour l’épineuse question de violences sexuelles.

Elle a rappelé que le Congo avait été sollicité pour servir de facilitateur entre l’Angola et la République Démocratique du Congo, afin que les premières dames de ces deux pays frères puissent se parler et s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans leurs pays. Sur ce, elle a sollicité que cette mission de facilitation puisse se faire aussi sous la houlette de la Mipreda.

En outre, Antoinette Sassou N’Guesso a renouvelé la disponibilité du Congo à mener le travail de sélection de la future secrétaire de l'exécutif de la MIPREDA et a demandé que le bureau puisse lui confier un mandat clair « pour mener à bien cette tâche capitale pour le fonctionnement et le rayonnement de notre organisation ».

La religion étant très souvent exploitée pour créer des crises et des conflits par ceux qui comptent profiter de la misère des populations, la première dame du Congo s’est adressée également aux Chrétiens de Johannesburg, lors d’un culte de prière, leur demandant de prier sans cesse et de cultiver l’amour du prochain afin que la paix s’installe définitivement dans les pays en conflit.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

1-les premières dames lors des travaux 2-Antoinette Sassou N'Guesso s'adressant aux chrétiens