Papa Wemba : Kinshasa lui rend ses derniers hommages sous la pluie

Mercredi 4 Mai 2016 - 14:24

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Il pleuvinait encore mais les Kinois, qui étaient des milliers alignés en file indienne, tenaient à saluer la dépouille mortelle de M’zee Fula ngenge qu’ils ne verront désormais plus qu'en vidéo.

Les Kinois en file indienne devant le Palais du peuple pour les derniers hommages à Papa WembaKinois étaient des milliers à s’être donné rendez-vous au Palais du peuple pour la bien triste circonstance. Ils ont afflué de toutes les communes de Kinshasa comme pour manifester leur estime vis-à-vis de l’illustre disparu. Kalamu et Kasa-Vubu et, tout particulièrement, le quartier Matonge n’avaient plus la vedette. Certains ont affirmé aux Dépêches de Brazzaville qu’ils venaient de N’Djili et même de N’Sele, quartier périurbain de la ville pour saluer la mémoire d’Ekumani.

Plusieurs étaient venus pour se rendre compte de la triste réalité qu’ils avaient grand peine à digérer ou encore à croire. Les deux rangées constituées depuis le Boulevard Triomphal jusqu’à l’entrée du lieu mortuaire comptaient surtout des jeunes gens, filles et garçons, parmi eux aussi divers groupes d’élèves des écoles riveraines. Certains avaient fait fi de la pluie. À peine le ciel s’était un peu éclairci, malgré les quelques gouttes qui tombaient encore du ciel, ils avaient déjà constitué deux files pour ne pas manquer « l’événement », disaient-ils.

Les Kinois, on l’a vu, tenaient à rendre leur dernier hommage à Papa Wemba qui avait tiré sa révérence loin de son fief, Kinshasa sa ville bien-aimée. Ils avaient décidé de prendre leur mal en patience et l’ont fait dans la discipline encadrés par des policiers courtois. Aussitôt sortis de l’école, des élèves avaient pris l’option de faire un détour vers le Palais du peuple, question de voir de leurs propres yeux le cercueil de la super star internationale. « Moi, j’avais parié avec des amis que je viendrais jusqu’ici. Quand il a plu, j’ai prié pour que la pluie s’arrête afin que je puisse arriver dans ce lieu. Je bénis le ciel qui a entendu ma requête », nous a confié un élève en uniforme.Des élèves gravissant les marches à quelques mètres de l’entrée du lieu mortuaire

Une dame nommée Jeanne, rencontrée presqu’au bout de la file qui semblait ne pas en finir car il en arrivait encore de partout, nous a affirmé ceci : «  Qu’importe le temps que cela me prendra. J’avais déjà pris mes dispositions avant de venir. Cette journée, je l’ai consacrée à Papa Wemba, il le mérite bien. Ses chansons ont bercé mon enfance. Je suis très peinée par sa disparition et la seule chose qui me reste à faire c’est de m’incliner devant son cercueil et lui faire ainsi mes adieux ».

Honoré, homme d’un certain âge, nous a dit : « Je ne pouvais pas me contenter de suivre les images à la télévision. La douleur est immense car la perte est considérable. Je suis de la génération de Wembadio. C’est dur de vivre ces moments, cela me pousse à la réflexion, il n’était pourtant pas si vieux ! ». Vraisemblablement ému, il a détourné le visage et la conversation s’est arrêtée là.

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les Kinois en file indienne devant le Palais du peuple pour les derniers hommages à Papa Wemba Photo 2 : Les élèves gravissant les marches à quelques mètres de l’entrée du lieu mortuaire

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