Partage des responsabilités dans les institutions : l’AFDC-A dénonce le diktat du PPRD

Lundi 29 Avril 2019 - 18:59

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une déclaration publiée le 27 avril, l’Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A) met en garde l’ancien parti présidentiel qui s’évertuerait à vouloir minimiser son poids politique et dénonce, en même temps, sa tendance à vouloir imposer son diktat dans la répartition des postes au sein des institutions.  

Les cadres de l'AFDC réunis autour de Bahati Lukwebo Au sein du Front commun pour le Congo (FCC), le trop plein réalisé par le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), dont les membres se retrouvent dans la quasi-totalité des organes dirigeants des institutions du pays, est mal perçu par ses partenaires politiques.

Première force politique au sein du FCC, le PPRD croit se servir de ce positionnement pour justifier les postes de responsabilité qu’il s’est octroyés, notamment au sein des assemblées provinciales et des exécutifs provinciaux, ne laissant aux autres composantes que la portion congrue. Après avoir pris la direction de l'Assemblée nationale, le PPRD lorgnerait maintenant du côté de la Primature et du Sénat dont il veut également prendre la tête. Une ambition qui ne passe pas auprès de l’AFDC-A de Modeste Bahati.  

Pour les ténors du PPRD, cela ne peut en être autrement vu le poids politique de l’ex-parti présidentiel qui, en synergie avec sa constellation des partis appendice, aura offert au FCC plus des députés que toutes les autres composantes. Cent seize élus nationaux au total proviennent du PPRD et alliés, ce qui en fait naturellement la première force politique au sein du regroupement FCC. D’où la tendance à vouloir tout régenter développée par les ténors du PPRD dont l’AFDC-A, en tant que regroupement politique affilié au FCC, refuse de cautionner. Pour ce regroupement qui revendique quarante-deux députés nationaux dans l'hémicycle, il n’est pas question que le PPRD marche sur les autres composantes et impose son diktat sur la répartition des postes au sein des institutions.  

"Une boulimie inacceptable"

L’AFDC-A pense faire le contrepoids en tant qu’un des regroupements politiques les plus en vue du FCC et entend être servi au prorata de ce qu’il représente en termes de poids politique. Dans une déclaration lue le 27 avril, les quatre fédérations de cette plate-forme ont qualifié d’inacceptables les ambitions du PPRD  de gérer toutes les institutions du pays au détriment d’autres forces politiques au sein du FCC. Et de faire remarquer que l’actuelle majorité parlementaire dont se prévaut le FCC est la résultante des efforts conjugués de tous les alliés qui le composent. « La base de l'AFDC-A n'entend plus se faire rouler dans le partage des responsabilités comme ce fut le cas par le passé au sein de la majorité présidentielle », ont déclaré les représentants des quatre fédérations de l'AFDC-A qui alertent déjà sur les conséquences d’une telle dérive.

Considérant l’attitude des responsables du PPRD comme égocentrique et provocatrice à l’endroit de son autorité morale, le Pr Modeste Bahati Lukwebo, l’AFDC-A dénonce, par ailleurs, les manœuvres tendant à réduire le nombre de ses députés en exerçant la pression sur les cours et tribunaux. Un doigt accusateur est pointé sur le PPRD qui, selon toute vraisemblance, « s'évertuerait à minimiser le poids politique de l'AFDC-A et les efforts de son autorité morale ».

Interpellant son autorité morale et la conférence des présidents des partis qui la composent, l’AFDC-A les instruits d’éviter de cautionner tout engagement tendant à mettre en mal les intérêts du regroupement. Le PPRD est ainsi exhorté à recréer le climat de confiance et de considération mutuelle au sein de la « Kabilie », lequel ne pourra être possible qu’avec l'élaboration d’une clé de répartition équitable au sein du FCC excluant toute dictature interne.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les cadres de l'AFDC-A réunis autour de leur autorité morale, Modeste Bahati

Notification: 

Non