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Pascal apprête son costume

Lundi 23 Octobre 2017 - 12:15

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Disons Pascal Tsaty Mabiala. Le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) donne dans ce que l’on pourrait appeler les prémices d’un changement de cap, mais sans doute de statut. La déclaration qu’il a rendue publique, le 17 octobre, apparentée à une rentrée politique en formalise la démarche tout tranquillement. A la tête du principal parti de l’opposition ayant des élus au Parlement, on note une refonte de son discours dictée- cela peut être une simple présomption de notre part- par les responsabilités qui attendent le chef constitutionnel de l’opposition.

Toujours est-il que si tel n’est pas le cas, il a semblé tout de même confectionner une analyse générale de la situation nationale dans la posture de quelqu’un qui veut être écouté par le plus grand nombre, par le pouvoir, l’opposition, et la société civile. A commencer par le fait de partager les difficultés économiques et financières que connaît le pays, en s’efforçant aussi de les dépeindre avec une certaine objectivité. Dans ce chapitre, il ne s’est pas empêché, presque de bonne guerre, de pointer la responsabilité de « La mauvaise gouvernance au centre de laquelle prospère une corruption généralisée ». Le jour qu’il répétera cette exégèse à l’Assemblée nationale, sans doute se fera-t-il accrocher par ses pairs de la majorité.

Et il n’a pas laissé dire que ses propres amis de l’opposition, devenus en quelque sorte des techniciens de « la critique inlassable », avaient raison de continuer à jouer les Cassandres. Lui, préfère être optimiste, et à ce titre énonce une liste de propositions assorties de supplications à l’usage du magistrat suprême, le président de la République. Pour qui suit les discours politiques déclinés depuis l’éclatement de la crise du Pool, le 4 avril 2016, certaines de ses suggestions, Pascal Tsaty Mabiala les avait révélées au cours de ses précédentes déclarations.

En particulier cet appel radio-télévisé qu’il faudrait lancer à Ntoumi, le chef des miliciens ninjas-nsiloulou pour le convaincre d’abandonner le maquis. Quant à ce qu’il en est de la table ronde sur la paix dans le Pool, l’idée fait aussi son chemin depuis avant et après la rencontre qu’il signale du président de la République avec les sages et notables de ce département, le 10 octobre dernier, à Brazzaville.

Il est peut-être des propositions qui, même opportunes, n’ont pas besoin d’être écrites sur papier, notamment celles portant sur le programme du gouvernement. On suppose, en effet, que pour tout document de ce type, la clairvoyance politique commande des adaptations en fonction de la situation du moment, l’essentiel étant d’en préserver la bonne intention. Le Premier secrétaire de l’Upads projette de voir le Congo adopter un autre mode de gestion dans « la paix, la concorde nationale et la stabilité des institutions ». Montrant qu’il suit avec attention les déclarations du chef de l’Etat, il se déçoit que son appel à « une véritable révolution des mentalités » soit resté lettre morte.

Pascal Tsaty Mabiala n’a-t-il pas omis, expressément ou non, d’énumérer un point qui aurait contrarié le pouvoir, et peut-être désaltéré certains de ses amis de l’opposition ? Peut-être a-t-il voulu, pour cette première sortie publique, demeurer mesuré pour manœuvrer comme une force de propositions gardant la suite dans les idées. Les jours à venir nous diront si ce futur nouveau costume dont il a déposé les mensurations chez le couturier depuis un moment lui conviendra.

Gankama N'Siah

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