Patrimoine : Brazzaville à travers ses monuments

Samedi 18 Août 2018 - 12:14

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L'ancienne capitale de la France libre et actuelle capitale de la République du Congo regorge, depuis un certain temps, d'un ensemble de monuments qui forgent son histoire. Ceux-ci ont été érigés dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du pays et de l'embellissement de la ville.

Devant la gare est érigée une nouvelle statue, "la statue de la liberté", en remplacement de celle d’un homme de forte stature brisant les chaînes de la servitude. Elle est classiquement inspirée de la version américaine de "Miss liberty" conçue par les Français Bartholdi et Eiffel. La femme tient d'une main la flamme "inextinguible" de la liberté et de l'autre une "table de la Loi".  L'originalité réside dans le drapé du vêtement qui rappelle les pagnes des "mamans" congolaises. La place de la gare a été ainsi rebaptisée fin décembre 2009 "Place de la Liberté » !

La statue fait partie  d'un ensemble de monuments érigés dans le cadre du cinquantenaire de l'indépendance du Congo et de l'embellissement de la ville. C’est la société coréenne MansuDae qui a réalisé les travaux. On reconnaît le style particulier de ces statues, à l'aspect un peu rigide...

À la mairie centrale trône la statue du premier président congolais, l’abbé Fulbert Youlou (1917-1972), érigée près de quarante ans après sa mort. L’abbé Fulbert Youlou fut élu président de la République par l'Assemblée nationale le 21 novembre 1959. Le Congo a accédé à l'indépendance le 15 août 1960. Le premier président congolais est représenté habillé en soutane.

Dans le même style que les deux précédentes, il y a la statue de Jacques-Opangault (1907-1978). Il est considéré comme l'un des "pères de l'indépendance" du Congo et a été vice-président de 1960 à 1963. Absent du pays lors des "journées révolutionnaires" de 1963, il était rentré quelques jours plus tard et s’était constitué volontairement prisonnier en signe de solidarité avec le président renversé, Fulbert Youlou. Un symbole d'unité nationale car il n'était ni du même parti politique ni de la même ethnie que Fulbert Youlou. Jacques Opangault est représenté en redingote, canne à la main.

Le quatrième monument, construit en 2009, est une "Colombe de la paix". Elle est plantée au rond-point de Poto-Poto, au bout de l'avenue de la Paix. Les quatre statues avec leur piédestal sont de taille raisonnable (cinq à sept mètres), ce qui limite l'aspect "soviétisant". La volonté exprimée par le gouvernement est de "pacifier" l'histoire du Congo et de la symboliser par des monuments visibles par tous dans la capitale.

Peu avant le rond-point de la Poste se dresse la "Colonne de l'indépendance" inaugurée en août 2010. De taille plus imposante, la colonne fait environ dix-sept mètres de haut. Elle rappelle bien sûr les colonnes antiques (Colonne de Trajan à Rome) ou celles plus récentes de Paris (Colonne Vendôme, Colonne de juillet place de la Bastille...). Sur une structure en béton, on y a apposé, a-t-on appris, du marbre.  Au sommet de la colonne est représentée une femme symbolisant la République (une sorte de Marianne congolaise). Elle tient une table de la Loi où est inscrite la devise du Congo : Unité, Travail, Progrès.

D'autres monuments d'intérêt historique et touristique sont visibles entre le mur de la Congrégation de Saint-Joseph de Clunny et la place Marien-Ngouabi, tout comme le long de la petite voie goudronnée en face de la gare, à côté du siège de la primature, de même du côté du Palais des congrès.

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Photo: La Colonne de l'indépendance inaugurée en août 2010

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