Pauvreté : « trêve de verbiages, passons à l’action !», presse le Vatican

Samedi 25 Octobre 2014 - 17:15

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À l’ONU, le Saint-Siège s’est insurgé contre les modèles de développement clé-en main qui perpétuent la pauvreté au lieu de la combattre vraiment

La lutte contre la pauvreté et pour le développement durable passe par des stratégies concrètes et non par l’agitation de simples concepts ou des modèles tout-faits. Le représentant du Vatican à l’ONU, l’archevêque indien Bernadito Auza, n’a pas eu de mots assez durs jeudi à New York pour essayer de réveiller la conscience des nations devant la plaie béante de la pauvreté extrême. Il s’est insurgé contre toutes les solutions pensées ailleurs pour les pauvres, à partir de bureaux de confort et lointains. Il intervenait à une session de l’ONU consacrée à la lutte contre la pauvreté extrême.

« Aussi bien les analyses que les solutions doivent partir, pour être efficaces, de l’expérience de terrain et non des facilités prêt-à-porter, pas toujours dénuées d’arrière-fonds idéologiques », a-t-il soutenu. « Inclusion plutôt qu’exclusion ; solidarité plutôt que repli sur soi : voilà les voies de passage obligées de la lutte contre la pauvreté et pour asseoir un développement véritablement humain ». Il s’agit, a dit Mgr Auza, « d’une remise en cause des modèles économiques qui créent de l’exclusion et des inégalités, contribuant à l’élargissement du fossé grandissant entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien ».

Il s’agit aussi, a-t-il ajouté, de questionner le modèle de travail dans la société d’aujourd’hui. « Et d’écarter ceux des modèles qui poussent des masses entières à l’exclusion du marché du travail. Or sans travail, il n’y a pas de possibilité d’échapper à la pauvreté ». Pour l’Observateur permanent du Saint-Siège, « l’antidote à l’exclusion économique, sociale, politique ou culturelle », c’est bien la participation de tous. Mgr Auza a également plaidé pour l’éducation des femmes et des jeunes filles.

« Les enquêtes montrent que même dans la pauvreté, il existe des disparités entre hommes et femmes ; entre jeunes garçons et jeunes filles dans l’accès au travail. Or femmes et enfants sont ceux qui portent le plus gros du fardeau de la pauvreté dans le monde ». Le Vatican presse tous les États qui n’ont pas entamé de processus de rééquilibrage pour donner une vraie égalité de chances aux femmes et aux hommes de le faire. Car « il y a urgence », a soutenu le représentant du Vatican.

Lucien Mpama