Pierre-Antoine Balu : « Tout ce qui concourt à plus d’intégration régionale est un accélérateur de croissance »

Vendredi 6 Décembre 2013 - 10:32

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les Dépêches de Brazzaville : Pierre-Antoine Balu, vous êtes consultant associé de PwC France et Afrique francophone. Votre dernière étude, Africa Business Agenda, réalisée auprès de plus de 300 dirigeants africains, plutôt confiants en l’avenir, fait état des priorités et des préoccupations de ces derniers. Pourriez-vous nous donner leurs trois priorités et leurs trois préoccupations ?
Pierre-Antoine Balu :
Il faut d’abord souligner que les dirigeants africains affichent une grande confiance dans la croissance de leur entreprise et du continent africain. Leur première priorité, c’est d’accroître leur clientèle au travers du développement de nouveaux produits et services. En effet, les dirigeants s’inquiètent de l’arrivée de nouveaux entrants sur leur marché et innovent pour se démarquer. Leur deuxième priorité, c’est d’améliorer leur efficacité opérationnelle. Enfin, la technologie s’avère pour eux un enjeu majeur. En termes de préoccupations, on note la gestion des talents, car les compétences manquent, notamment au niveau de l’encadrement intermédiaire. Pour y faire face, certains dirigeants lancent leur propre université d’entreprise. Une autre préoccupation concerne les infrastructures, que les pouvoirs publics sont appelés à renforcer. Enfin, la complexité administrative constitue parfois un frein au développement des entreprises.

À quels défis sont confrontés les dirigeants africains pour relever les opportunités de développement ?
L’un des défis majeurs est la gestion des risques, celui par exemple de la corruption, par la mise en place d’une structure chargée d’identifier, de cartographier et d’assurer un suivi de tout ce qui peut menacer l’entreprise.

Peut-on faire un lien entre le développement économique et l’intégration régionale ?
Tout ce qui concourt à plus d’intégration régionale est un accélérateur de croissance, mais les États doivent parvenir à lever les contraintes douanières, celles de la circulation des biens et des marchandises, ainsi que d’autres obligations administratives qui pénalisent souvent les entreprises.

Entre la gouvernance et l’instabilité, laquelle constitue un risque majeur pour l’investissement en Afrique ?
La paix sécurise. La gouvernance et l’insécurité constituent des enjeux importants pour les dirigeants africains. Notamment lorsqu’ils souhaitent attirer des capitaux étrangers, il est important pour les investisseurs d’obtenir des garanties. Rappelons aussi que les grands groupes ont des dispositifs leur permettant de réagir rapidement en cas de crise ou de gel des opérations.

 

NB : Pierre-Antoine Balu est consultant associé chez PwC France et Afrique francophone. Il accompagne les entreprises dans leur transformation, leur gestion des risques, la gestion de leurs talents, et leur financement.

Propos recueillis par Noël Ndong