Pierre Kwenders signe son premier album, « Le Dernier Empereur bantou »

Dimanche 19 Octobre 2014 - 5:15

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Pierre Kwenders n’aime pas être catégorisé, et c’est ainsi qu’il défend son art. À ceux qui associent sa musique à de la world, il répond : « Mon style est très influencé par mes origines africaines, mais aussi par mon présent nord-américain. Ces deux backgrounds musicaux définissent ce qu’on appelle afro-américain »

Kinois d’origine et Montréalais d’adoption, Pierre Kwenders vient de faire paraître au Canada (disponible également sur internet) son premier album, Le Dernier Empereur bantou, et son nom remplit les pages de la presse locale. En choisissant ce titre pour son disque, il rappelle l’empire qui a régné sur l’Afrique avant que les pays ne soient divisés et appelle à l’unité du continent. Pierre Kwenders a quitté le Congo lorsqu’il avait 16 ans pour s’installer à Montréal, où il fait ses armes au sein d’une chorale communautaire. La musique ? Il raconte qu’il y a un certain esprit de fête et de musique chez lui, des musiciens dans sa famille, mais pour autant l’idée pour lui de faire une carrière dans cette industrie est venue tardivement. Sa rencontre avec le producteur Nom de Plume sonne comme un élément déclencheur : « Il m’a invité à un concert, on a fraternisé très vite. Nous avons enregistré dès le lendemain, et la collaboration a perduré », nous confiait-il dans une interview l’hiver dernier. De cette belle complicité artistique naîtront deux premiers EP parus en 2013, Le Dernier Empereur bantou le 14 octobre.

Quatre langues pour un disque

Français, lingala, anglais, allemand, Pierre Kwenders chante et rappe en quatre langues, un choix qu’il n’a pas laissé au hasard : « La plupart des gens ne me comprennent pas. Ma musique est dansante, c’est bien que les gens dansent sur la musique triste qui véhicule un message, car la musique se comprend dans le ressenti. »

Pierre Kwenders célèbre avec une voix chaleureuse la richesse de ses cultures : il chante les origines (Popolipo), convoque Mami Wata dans un morceau éponyme, agrémente la prière Ami Kuni d’une rythmique électro et dévoile tout au long de sa production un bon nombre de collaborations. L’artiste fait preuve d’audace quant au mélange des sonorités, faisant côtoyer la rumba, le disco sud-africain des années 1970 ou encore l’afro progressif avec de l’électro. Le Dernier empereur bantou se révèle un disque à l’image de Pierre Kwenders : chaleureux, dégageant une énergie positive et communicative.

Le Dernier Empereur bantou (Bonsound). En écoute en ligne : http://therealpierrekwenders.bandcamp.com/

Morgane de Capèle