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Plaidoyer pour la presse écrite

Lundi 2 Janvier 2017 - 16:21

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Il fut une époque, qui n'est pas si lointaine dans le temps, où l'explosion des médias électroniques donnait à penser que la presse écrite disparaitrait rapidement des écrans radars de l'information sur les cinq continents. Tués par les nouvelles technologies, par le "web" c'est- à- dire l'Internet, par l'explosion incontrôlée et incontrôlable des réseaux sociaux les journaux imprimés n'ont plus d'avenir, disaient et écrivaient doctement nombre de spécialistes de par le vaste monde ; si bien qu'à terme plus ou moins rapproché les quotidiens comme le nôtre, les hebdomadaires, les périodiques de toute nature se verraient relégués, toujours selon eux, dans les placards de la communication planétaire.

Dix ans après que ces jugements à l'emporte-pièce aient été formulés de diverses façons et en différents lieux, c'est un mouvement inverse que l'on voit se dessiner partout où l'émergence économique génère un progrès social qui permet lui-même aux classes moyennes de s'affirmer comme le véritable moteur de la société moderne. Ceci pour une raison qui tient à la nature même de l'homme : le besoin instinctif de prendre du champ par rapport aux évènements de toute nature qui se produisent dans son environnement immédiat ou lointain ; et donc de lire l'écrit pour mieux peser les conséquences des évènements proches ou lointains qui fondent notre avenir, mieux réfléchir à l'évolution de la société dans laquelle on vit.

Face au déluge d'images et de sons qui ne cesse de s'amplifier et qui menace de submerger chacun d'entre nous dans sa vie quotidienne l'écrit s'impose à nouveau et tout naturellement comme l'un des moyens les plus sûrs de prendre du recul par rapport à une actualité dévorante qui menace de faire perdre leurs repères aux simples citoyens que nous sommes. Il s'impose d'autant plus que les nouvelles technologies de communication permettent désormais à la presse écrite d'être elle-même accessible partout où vivent ses lecteurs, ce qui n'était évidemment pas le cas jusqu'à une date récente du fait des obstacles matériels et surtout de la distance qu'aucun média écrit n'était en mesure de franchir.

La preuve en est que le quotidien que vous tenez en ce moment dans vos mains, Les Dépêches de Brazzaville, est lu partout dans le monde en même temps qu'à Brazzaville, à Kinshasa, à Pointe-Noire, à Dolisie à Owando, à Ouesso et autres lieux. Même si vous habitez New-York, Beijing, Paris, Moscou, Brasilia, Johannesburg et autres grandes cités de par le monde, vous pouvez télécharger ce premier numéro de notre quotidien pour l'année 2017, puis l'imprimer et le lire exactement comme le font ce matin l'homme et la femme qui l'achètent à l'un ou l'autre de nos vendeurs dans la rue. Et, de ce fait, vous avez accès à une source d'information congolaise sûre, professionnelle, fiable qui vous dit la vérité sur l'actualité mais qui vous permet aussi de forger votre propre opinion dans les domaines les plus divers : politique, arts, société, économie, monde, culture, sports, spectacles ...

En ce moment d'exception où s'achève la trêve de Noël et du Jour de l'an, qu'il nous soit donc permis, en complément de ce qui vient d'être dit, de joindre notre voix à ceux qui demandent, à juste titre, aux autorités congolaises d'aider la presse écrite à se développer, à s'adapter aux nouvelles technologies et, de ce fait, à mieux faire entendre la voix du Congo au sein de la communauté internationale.

Tous les pays démocratiques assistent en effet aujourd'hui leurs journaux sous diverses formes et sans interférer dans leur positionnement afin de permettre à chacun de franchir sans dommage les obstacles qui s'élèvent sur sa route. Et pour cela ils mettent en place des aides directes et indirectes qui ont pour but d'alléger leurs charges tout en augmentant leur audience de façon significative : subventions, réductions des taxes, allègement des tarifs postaux, exonération des droits de douanes pour l'acheminement des produits nécessaires à la fabrication des journaux (papier, encres, films, plaques...), abattement des charges sociales, aides à la presse en ligne, etc.

Alors que le Congo s'apprête à franchir une nouvelle étape sur la voie de l'émergence grâce au programme de "rupture" lancé par sa plus haute autorité, le temps n'est-il pas venu d'aider la presse écrite à se développer pour mieux tenir sa place dans cette marche vers le progrès ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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