PME – institutions financières : faible impact de la tradition de rencontre périodique

Lundi 25 Juin 2018 - 20:15

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Le 23 juin, à l’Université protestante du Congo, le Fonds pour l’inclusion financière en RDC (FPM) a organisé sa huitième édition du Forum accès au financement (FAAF) sur le thème « Assurer le fonctionnement de mon entreprise : gérer pour améliorer les performances ».

 

 

 

 

La rencontre et tant d’autres activités similaires d'autres organisations qui mobilisent régulièrement les deux partenaires continuent à alimenter un vrai débat sur leur efficacité dans la démocratisation du crédit. En effet, en dépit d’une tradition de rencontres qui s’instaure progressivement entre les Petites et moyennes entreprises (PME) et le monde financier, la question du financement reste à ce jour au centre des principaux défis de développement pour cette catégorie d’entrepreneurs.

Pour sa part, le FPM a lancé le FAAF qui constitue la première plate-forme d’échanges et de rencontres directes entre les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) et les institutions financières. Sa finalité est d’arriver justement à faciliter l’accès des PME et MPME au financement. Pour bien comprendre le principal enjeu autour de la démarche du FPM, les MPME forment plus de 80 % du tissu économique national. Pour rappel, les MPME représentent actuellement pas moins de 90 % des entreprises privées en Afrique. De 1990 aux années 2015, le secteur financier congolais est passé de quarante mille à plus de trois millions de comptes actifs. 80 % des propriétaires de ces comptes sont des MPME.     

En se fondant sur cette réalité, les MPME représentent sans conteste l’un des grands piliers de développement économique de la RDC. Malheureusement, beaucoup d’études locales révèlent des défaillances qui empêchent ces petits entrepreneurs de jouer un rôle décisif dans l’économie nationale. D’abord, il y a cette incapacité à mesurer les besoins de financement et la capacité maximale de remboursement. Ensuite, les experts font état également d’une incapacité à saisir l’offre de financement des banques et à rembourser les crédits par des crédits. Une attitude suicidaire, s’inquiètent-ils. Enfin, on ne le dit pas suffisamment, les banques et autres institutions financières ne sont pas préparées non plus à intégrer les PME et MPME dans leur stratégie.

La proximité contribuera globalement à faciliter l’accès au financement et à adapter les produits financiers aux besoins des MPME. Actuellement, la RDC compte environ deux millions de MPME sur l’étendue du territoire national, dont une bonne partie à Kinshasa. Un effort est réalisé par le gouvernement central pour les identifier formellement et les encourager à rejoindre le secteur formel pour bénéficier des services et produits financiers. Un accent est mis sur la formation continue pour donner la chance à chaque MPME présente sur le sol congolais de bénéficier au moins une fois d’un crédit. Si les modalités administratives vont dans le bon sens au fil des années, le chemin à parcourir pour la démocratisation du crédit reste long et rempli d’embûches. Sur ce point, il ne faudrait pas négliger la question de la faible disponibilité des ressources financières pour développer le long terme. Pour la petite histoire, le FAAF poursuit un triple objectif : favoriser l’échange entre les entrepreneurs et les institutions financières, former les entrepreneurs dans divers domaines de gestion et assurer le marketing des produits financiers disponibles.    

Laurent Essolomwa

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