Poesie : « Lettre aux sentiments… » d'Avenir Blaise Diabankana

Vendredi 30 Mars 2018 - 19:27

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Né à Pointe-Noire en République du Congo, le jeune écrivain est passé de la prose à la poésie. Après le roman « Le meurtre de Daby Vicam », il publie un recueil de poèmes aux éditions La Doxa en France. Un opuscule qui se révèle à travers soixante-six pages.

C’est un recueil de quarante-cinq poèmes à l'écriture lyrico-pathétique, qui peignent la flamme amoureuse du poète envers la femme de ses rêves. Du premier au dernier texte, Avenir Blaise Diabankana utilise un langage châtié et des tournures densément imagées, dissimulant une émotion croissante. Tous les poèmes sont écrits à la première personne et adressés à un amour anonyme.

L'écriture devient un prétexte pour décrire, avec toute l'expressivité possible du poète, les sentiments romantiques de l'amour entre un homme et une femme. Le recueil dévoile un personnage nostalgique qui s'accroche aux fantasmes causés par l'absence de sa dulcinée. Excepté le poème "L'amour existe" où intervient un personnage féminin du nom de Grâce, qui raconte l'anecdote de sa première rencontre avec son amant.

Mais dans les autres textes, comme un vagabond solitaire, le poète s'évade dans une imagination débordante où l'idylle se mêle à une mélancolie voluptueuse. « Il y a des jours où ma vie est une oasis, une île édénique sous la chaleur écumante de ton amour, Des jours où l'amour est un enfer, Un abysse fumant d'où sortent des heures fuligineuses » (p.21).

Le poète joue avec les mots pour dire le poids de sa solitude, les contrariétés de l'amour, ses hésitations, mais aussi les étreintes qui étanchent ces moments à la fois passionnels et infernaux. Une dualité dans les fresques littéraires inspirées par une beauté féminine. « Tu étais une si somptueuse rose, Sur le sable gris et fin de la mer, Tu étais une mystérieuse prose, Pour cette étoile du fluet désert » (p.21).

Sur les traces de Jean Baptiste Tati Loutard ou de Marie Léontine Tsibinda, Avenir Blaise Diabankana, lui aussi natif du Kouilou, une terre proche de l'Atlantique, manifeste l'influence de l'océan dans ses poèmes. Des ébats identifiés aux vagues, la profondeur et l'infinitude des eaux comparées à la magie de la passion amoureuse. Autant d'images créatrices qui révèlent une poésie majeure, à travers des formes, tantôt libres comme chez ses compères, tantôt fixes à la manière de Verlaine ou de Rimbaud. On remarquera, par ailleurs, des rimes fluides et foisonnantes au début, à l'intérieur et à la fin des vers. Particulièrement dans les poèmes "Toi et moi" (p.23) et "Sans toi" (p.30).

Dans son long monologue, le poète plaint également l'absurdité de la vie et la cruauté de la mort qui lui arrache sa compagne, faisant de l'amour une chimère. Et, malgré son chagrin, il se livre à une savoureuse antithèse, en invitant le lecteur, par le poème « Vous aussi...Aimez » (p.61), d'oser vivre l'expérience de l'amour et ses caprices. Disponible en librairie, le recueil « Lettre aux sentiments... » peut être commandé sur les sites de vente en ligne.

 

Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Couverture du livre

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