Portrait : Fanie Fayar, de la modestie dans un timbre musical unique

Vendredi 7 Décembre 2018 - 11:45

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L'artiste est l’une des fiertés de la musique continentale et internationale. D’origine congolaise, elle a véritablement débuté sa carrière solo en 2015. En préparation de son premier album "Boyamba gaï ", dont la sortie est prévue l’année prochaine, la musicienne est restée la même qu’hier malgré son succès.

Né en septembre 1982, Kayi Fanie Davia, de son vrai nom, est une auteure-compositrice, interprète multi-instrumentiste, artiste dans l'âme, danseuse qui fait de la world music dite musique de fusion, dans un style afro funk.

Séduite par la musique très tôt. A 14 ans, Fanie Fayar, de son nom de scène, intègre la chorale catholique La colombe où elle rencontre Sylvain Scafio qui lui apprend les bases musicales et les techniques vocales. Avec un baccalauréat A4, Fanie Fayar ne poursuivra pas longtemps ses études à cause de sa passion pour la musique. Ainsi, en 2000, elle est sollicitée pour intégrer le groupe Yela-Wa, qu’elle finit par rejoindre après maintes hésitations.

Quelques années après, Fanie Fayar s’est détachée de ce groupe pour cofonder, avec Sylvain Scafio, le groupe Tandala. Une riche expérience durant laquelle la jeune artiste a été dans le bain de l’art musical en apprenant à jouer plusieurs instruments traditionnels tels le tam-tam, le balafon, la sanza, les maracas. Tandala ne tiendra que quelques années. D’où son atterrissage dans le groupe Nkota, dans lequel sa participation sera également éphémère.

Nkota n’existant plus, l’idée d’une carrière solo lui vient en 2014 lorsqu’elle est  sélectionnée pour animer un atelier de chant à l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville. La même année, elle offre son premier spectacle solo.

Depuis, Fanie Fayar a déjà joué sur plusieurs scènes dont la première édition du festival FIIMT Africa en 2015, le salon international des voix Fame à Douala (Cameroun) en 2016, les 8es Jeux de la francophonie en Côte d’Ivoire en 2017 où elle est médaillée d’or, la première partie de Youssou Ndour à Bercy (Paris) en 2017, les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud, en 2018, etc. 

Pourtant, quoiqu’enracinée dans sa passion musicale, la musique ne constitue pas encore son total gagne-pain. Femme battante, fiancée et mère de deux enfants à sa charge, Fanie Fayar assure, en dehors de sa musique, la fonction de secrétaire-assistante dans une société de la place. D’ailleurs, coproductrice de son premier album, elle déplore le manque de soutien dans le milieu musical congolais, qui lui empêche de vivre de sa passion, comme étant une profession rentable. Très joviale et vibrante dans ses chants, Fanie Fayar exploite dans son album la richesse culturelle africaine tant par le décor des chants que par leur message et leur langue d’interprétation.

S’inspirant de son propre vécu et des réalités du quotidien, Fanie éduque dans ses chants en prônant l’affection fraternelle, le vivre ensemble, la paix, la solidarité et le partage, etc. Ce qui est surprenant avec elle, c’est sa sympathie et son ouverture d’esprit. De ses proches, Fanie Fayar jouit d’un bon témoignage comme quoi, malgré son ascension musicale, elle est restée la fille modeste, sensible et loyale que son entourage a longtemps connue. Lorsqu’elle le peut, Fanie Fayar est toujours prête à aider. « J’ai gardé mes traits d’enfance tout en acquérant en maturité. Ceux qui m’ont connue de teint sombre, légèrement grosse avec de généreuses formes peuvent me reconnaître malgré mon succès aujourd’hui. J’ai gardé mes habitudes culinaires typiques de mon pays comme le saka-saka, le koko, le manioc, etc. Mon humilité et mon sens de l’amusement ne m’ont point quittée. Je peux marcher comme tout le monde et les jours où je suis de repos à la maison, je fais le ménage et la cuisine, pareil à toute bonne femme. Ainsi, pour dire qu’on peut vivre ses rêves en demeurant soi-même et en devenant un exemple pour les autres », nous a-t-elle déclaré, avec un sourire aux lèvres.

 

Merveille Atipo

Légendes et crédits photo : 

L'artiste Fanie Fayar

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