Portrait : Khadafi Luyindula, fondateur de l’agence Arkancia

Mercredi 28 Juin 2017 - 18:15

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Le franco-congolais Khadafi Mena Kuntima Luyindula est le fondateur d’Arkancia (« Arc en ciel »), une agence globale et hybride au carrefour du son, de l'image et de la communication. L’agence, spécialisée dans le domaine de la musique, de l’audiovisuel, du digital et du conseil, collabore notamment avec les artistes congolais ainsi qu’avec des chaînes de télévision et autres institutions telles que Al Jazeera, Tencent, AP, ARTE, ZOOMIN et la FAO.

Informaticien, producteur-réalisateur musical et audiovisuel, freelance-reporter, cameraman, éditeur, réalisateur, Khadafi Luyindula dispose d’une large palette de compétences acquises au fil de sa carrière dans les secteurs de l’informatique et des médias ainsi que grâce à ses différents voyages. « À la recherche de l'enrichissement culturel, je fis des voyages. Pour évoluer, il faut être capable de regarder ailleurs, voir ce qui s’y se passe. La musique, la culture dans son ensemble doit être capable de s'enrichir de l'extérieur », explique celui qui, depuis 1997 et à la suite de ces différents voyages, fait la promotion de l'Afro-Européanisme, mélange de tradition et de modernité. Marié depuis 15 ans et père de 3 enfants, ( 2 filles de 13 ans et 10 ans ainsi qu’un garçon de 7 ans) Khadafi Luyindula, 44 ans, est diplômé en Mathématiques appliquées en informatique et exerce le métier d’analyste programmeur et chef des projets Web. Il a effectué une carrière dans le secteur informatique au sein de prestigieuses entreprises telles que Siemens, IBM, Bull, Standards and Poors, Alstom dans différents pays notamment en France, en Irlande, au Ghana, au Royaume uni et au Canada.

« La musique est le repère de tout ce que je suis »

La découverte, l’appréhension puis la compréhension de l’image et du son l’ont finalement conduit vers la production musicale, audiovisuelle et la production des reportages pour des chaînes internationales d’information. « Fin connaisseur de la musique, en particulier la rumba, je fus révolté par la qualité visuelle et sonore de la représentation de la culture congolaise. La musique est l’essence de mon être, le repère de tout ce que je suis, j’aurais dû même devenir un musicien, bassiste mais d’où je viens être musicien c’est un peu tabou. Tout ce que j’ai fait dans ma vie (l’informatique, l’électronique, la vidéo…)  me ramène toujours à la musique, c’est mon mignon karma », fait savoir celui qui se décrit comme un amateur de musique « quelle que soit son origine », précise-t-il. Ainsi, Arkancia, l’agence créée en 2011 avec son grand ami et frère Antillais Cyril TRESOR, collabore aujourd’hui avec de nombreux artistes musiciens notamment.  A l’actif de l’agence : la production du vernissage et de l’exposition de l’artiste peintre Claudy KHAN ; le documentaire de la sortie du film « Tango Negro, les origines africaines du tango » du réalisateur angolais Don Pedro ; la conception, la production et la distribution de l’Accoustique Showcase 1789 (le deuxième C dans Accoustique est un clin d’œil au CONGO) du musicien congolais Ferre Gola ; la communication et la présentation de « Porte-Monnaie » et « Tshekelepete » du même artiste ; la communication digitale du service traiteur Afro Gourmet d’Aicha Ballo ; la production musicale et audiovisuelle de « Pique Méchant » de Jpson Cardinal, ancien musicien de Quartier Latin de Koffi Olomidé ainsi que la production du clip de la chanson « Black Bazar » (Songa  Flesh en featuring avec Ferre Gola), chanson contenue dans l’album éponyme produit par l’écrivain congolais Alain Mabanckou. « Accoustique Showcase 1789 est une magie, un beau bébé, né de la collaboration entre Arkancia et mon cousin Kovo Masola , un acteur important dans l’industrie musicale de la diaspora congolaise. Accoustique Showcase 1789 fut un accomplissement » se rappelle le co-fondateur d’Arkancia, une agence qui, selon lui, ne cède jamais sur la qualité, sa marque de fabrique, quitte à perdre un contrat. « Et des contrats on en a perdus des tonnes », note-t-il.

Être le leader de la culture Afro-européenne par les médias et l’événementiel 

Si l'Europe lui a permis de connaître ses premiers succès dans le secteur musical et aussi de prendre conscience de l'importance de l'image et du manque de professionnalisme qui caractérisait les productions audiovisuelles de la diaspora, c’est en 'Afrique de l'Ouest (Ghana, Nigéria) qu’il a acquis une nouvelle compétence : raconter des histoires visuelles. C’est ainsi qu’il produit actuellement des « News » pour la chaîne qatarienne d’infos en continu Al Jazeera notamment . 

Actuellement, indique Khadafi, Luyindula Arkancia continue de se perfectionner sur les métiers du son et de l'image. « Arkancia continue d'accompagner les artistes et les institutions, afin de devenir demain un acteur engagé sur la production de contenus médias (reportages et documentaires), et après-demain, être le leader de la culture hybride Afro-européenne par les médias et l’événementiel », fait savoir l’ambitieux co-fondateur Arkancia qui est, selon Khadafi Luyindula, « une sorte de pont jeté entre deux rives, une combinaison des couleurs apparaissant après un tonnerre, une passerelle, une autoroute des sonorités et visuels bien régulés. » D’où, explique-t-il, le logo à 3A (Audiovisuel : visuel, son : sonore et communication : le régulateur).  Khadafi Luyindula déplore néanmoins le manque de rigueur et de compétence ainsi que la « médiocrité acceptée et acceptable par la communauté ». Il estime qu’il faudrait de gros moyens financiers afin de payer suffisamment les artistes et ficeler des contrats acceptables protégeant la production et les artistes.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

Photo1 Khadafi Luyindula Photo2 Khadafi Luyindula lors d'un tournage avec Ferre Gola Photo3 Tournage du clip Black Bazar Photo4 Khadafi Luyindula en tournage en Afrique de l'Ouest

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