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Pourquoi les chefs de quartiers sont-ils indifférents à l’insalubrité ?

Lundi 23 Janvier 2017 - 16:46

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Ce billet d’humeur est une interpellation réelle à la fois des chefs de quartiers et des citoyens vivant dans les centres urbains, semi-urbains, villages et d’autres espaces de vie communautaire, notamment des églises, des écoles, des marchés, des hôpitaux et toute autre administration. Car ne dit-on pas que la propreté chasse la maladie ?

Il est quand même gênant d’entendre certains chefs de quartiers répondre à certains citoyens qui se plaignent de l’état insalubre dans lequel sont plongés leurs quartiers respectifs, « adressez-vous à la mairie », comme si être responsable d’un quartier n’est pas synonyme, proximité oblige, de rechercher coûte que coûte les solutions aux problèmes de toute nature qui pourraient surgir dans le quartier, en l’occurrence celui de l’insalubrité.  Pire encore, et disons-le sans langue de bois, certains chefs de quartiers depuis qu’ils sont à leur poste n’ont jamais envisagé une seule action quelconque de salubrité même si leurs quartiers se noient dans un océan d’immondices inqualifiable.

Citons quelques secteurs et blocs. À Pointe-Noire par exemple, dans certains quartiers des arrondissements 2 et 3, il est devenu comme une norme d’observer ici et là des gens, par défaut d’initiative d’assainissements des responsables desdits blocs, transformer des coins de rues ou des abords de certaines avenues en lieux de décharges publiques où n’importe quelle ordure est jetée pêle-mêle. Ces lieux sont, avec ces pluies de ces derniers temps, des espaces sûrs de germes et de proliférations microbiennes. Citons par exemple deux lieux de décharges publiques ou d’immondices à Pointe-Noire. La portion du ruisseau qui se croise avec l’avenue Bord-Bord au quartier Km4 et une autre décharge observée aux environs du rond-point Sympathique, du côté de l’agence de la SNDE et derrière là à quelques mètres. On peut observer de la saleté là. Où sont donc des responsables de ces quartiers ? Pourquoi alors cette indifférence ?

Des lieux de ce genre sont visibles dans de nombreux quartiers surtout périphériques à la fois de Brazzaville et de Pointe-Noire. C’est comme s’il y a un vrai jeu « d’accusé qui accuse l’autre accusé » qui s’instaure entre ces chefs de quartiers là et les services d’entretien et de salubrité des mairies. Et pourtant la lutte contre la maladie peut avoir comme point de départ d’abord la lutte contre l’insalubrité dans des quartiers. Cette lutte contre la saleté permet aussi de lutter préventivement contre les pathologies comme le paludisme, les intoxications alimentaires, la fièvre typhoïde, le choléra et bien d’autres.

Il est donc clair que si les chefs de quartiers continuent d’être indifférents aux problèmes d’assainissement de leurs quartiers respectifs, cela porterait préjudice à la santé des populations qu’ils sont censés sécuriser. Encore que la « trop-décomposition » de ce qui est déversé dans ces décharges publiques finit toujours par occasionner des phénomènes allergiques voire des pneumonies. Car ces endroits dégagent des gaz toxiques comme l’hydrogène sulfureux, le dioxyde de carbone et autres.

Loin de nous la prétention d’être les spécialistes de ces questions de l’environnement, on peut cependant noter tout de même que certaines études récentes, disent eux-mêmes les spécialistes, ont montré que des décharges publiques incontrôlées ou non gérées sont aussi responsables dans la survenue de certaines malformations génétiques parmi les enfants résidant à moins de 3 km d’un site de décharge publique qui s’éternise. Encore que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), trop d’insalubrité de l’environnement cause de très sérieux problèmes de santé à près de 3 millions d’enfants dans le monde chaque année.

Que les chefs de quartiers cessent d’être indifférents face à cette question cruciale des décharges sauvages et populaires ! Qu’ils commencent par organiser des journées dites de salubrité dans leurs quartiers respectifs ! Encore qu’ils sollicitent à intégrer la dynamique  de l’élimination des ordures et immondices des services de l’environnement afin que ce phénomène qui devient une épine sous leurs pieds puisse trouver une solution, sinon il risque d’être débordant, puisque la saleté et les ordures sont produites quotidiennement. Encore qu’on le voit si bien certains parlementaires se jettent à l’eau ici et là pour ces questions de salubrité, pourquoi pas les chefs de quartiers ?

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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