Précampagne : controverse autour du financement du meeting du FCC

Lundi 29 Octobre 2018 - 15:45

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L’Association congolaise pour l’accès la justice (Acaj) affirme détenir des informations sur l’usage abusif des moyens de l’Etat illégalement mis au service de la maifestation publique de la plate-forme électorale soutenue par le président sortant, le 27 octobre, au stade Tata Raphaël, à Kinshasa.

Le Trésor public a-t-il été mis à contribution pour la réussite du meeting du Front commun pour le Congo (FCC) ? La question est actuellement au centre d’une vive polémique dans les milieux politiques, particulièrement de l’opposition où l’on tente de relativiser le succès de cette manifestation obtenue, dit-on, à coup de billets de banque. L’Acaj est même montée au créneau pour fustiger la main basse faite par les organisateurs sur les fonds publics afin de rallier un grand nombre de Kinois à cette activité politique. L’argent a bel et bien circulé, se convainc cette ONG qui a pris la liberté d’adresser une correspondance au Premier ministre, Bruno Tshibala, lui demandant des explications sur l'origine des fonds ayant servi à financer ce meeting.

L’ONG déclare détenir des preuves qui attestent que les fonds de l’Etat ont été utilisés à cette fin. « Nous possédons des informations que les moyens de l’Etat ont été utilisés pour l’organisation de ce meeting », révèle son président, George Kapiamba, qui s’insurge également contre la réquisition des bus Transco qui seraient mis gracieusement à la disposition des militants du FCC. Ce qui aurait préjudicié les élèves dont les parents ont souscrit à un abonnement.  A cela d’ajoute ce qu’il qualifie des cas de conscience dans lesquels se sont retrouvés plusieurs Kinois après avoir été gratifiés d’un billet de 5000  ou 10000 FC. Des opérations qui se seraient négociées au vu et au su de tout le monde, entraînant des scènes de bagarres résultant souvent de mauvais partage. « Certains se sont même battus pour avoir cet argent. Le gouvernement FCC doit s’expliquer sur l’utilisation abusive des moyens de l’Etat », n’arrête pas de marteler George Kapiamba.

Ces accusations sont loin de fléchir les responsables du FCC plutôt satisfaits de la manière dont les choses s’étaient déroulées. Ils balaient d’un revers de main toute suspicion de corruption en arguant que les Kinois s’étaient déplacés d’eux-mêmes jusqu’au stade, sans y être forcés. Lambert Mende Omalanga, cadre du FCC, a déclaré que ses militants du CCU se sont organisés à leur niveau pour arriver au stade qui aurait accueilli, d’après les statistiques de la police, près de cent quatre-vingt mille militants venus des quatre coins de la capitale. Un autre cadre du FCC, Stève Mbikayi, ne trouve pas d’inconvénients que les partis et regroupements politiques, membres de cette coalition, offrent des facilités à leurs membres pour garantir leur mobilité le jour du meeting. « C’est diabolique de laisser les militants rentrer sous le soleil et prendre sa voiture climatisée après action (…) Même ailleurs, les partis louent les bus et même les trains pour des actions politiques », avait-il réagi sur son compte twitter.

Alain Diasso

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