Préparation de la COP21 : le Congo et la délégation de l’UE intensifient leur coopération

Samedi 21 Novembre 2015 - 16:15

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Les deux parties se sont retrouvées le 20 novembre à Brazzaville, à la faveur d’une rencontre de haut niveau, pour harmoniser leurs points de vue et renforcer cette coopération sur les conséquences du changement climatique, avec l’espoir de parvenir avec tous les partenaires, à l’adoption d’un nouvel accord mondial sur le climat lors de la Conférence internationale dite COP21 prévue le 30 novembre à Paris.

La rencontre de Brazzaville a permis d’une part, de mettre en lumière le rôle de l’Union européenne et des Etats membres en tant que promoteurs de l’action internationale en faveur de l’environnement – 9, 5 milliards d’euros y ont été alloués en 2013 - et, d’autre part, de valoriser le travail mené par le Congo en faveur de l’environnement et de ses engagements pour la COP21.

L’ambassadeur, chef de la délégation de l’UE au Congo, Saskia de Lang, le ministre congolais de l’Economie forestière et du développement durable, Henri Djombo et l’ambassadeur de France au Congo, Jean-Pierre Vidon se sont exprimés à cette occasion.

Dans son intervention par exemple, Saskia de Lang a évoqué les engagements de l’UE pour la COP21 et fait état de quelques réalisations concrètes au sein de l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Partant du fait qu’il existe déjà de précédents accords - dont la Convention des Nations unies sur les changements climatiques -, qui ne suffisent pas en raison de l’ampleur de la situation, la diplomate a indiqué que les 27 souhaitent qu’un accord « contraignant » soit adopté dans la capitale française de manière à ce que la température du globe ne puisse pas dépasser 2 degré C. Ils souhaitent aussi, entre autres, a-t-elle ajouté, de « s’assurer que les pays vont respecter leurs engagements » afin que les objectifs visés en matière de lutte contre le changement climatique soient atteints.

Pour sa part, le ministre a parlé des efforts consentis par le Congo dans la lutte contre le changement climatique. « L’action la plus entreprenante qui a été engagée par le Congo en matière de lutte contre les changements climatiques a été l’adoption et la mise en œuvre d’une politique forestière ardue visant à gérer les écosystèmes forestiers », a déclaré le ministre. « Notre objectif est d’aller plus loin en rejoignant la préoccupation mondiale de lutte contre les changements climatiques », a-t-il affirmé.

Henri Djombo a indiqué que pour éviter les émissions de gaz à effet de serre, le Congo qui est détenteur de forêts a décidé de mettre l’aménagement forestier et la certification forestière au cœur de l’action forestière. Cette politique a conduit, selon le ministre, à faire en sorte que le Congo puisse disposer du taux de déforestation le plus faible du monde, c’est-à-dire 0,08%.

« Par la certification forestière dans laquelle nous nous sommes engagés, nous voulons démonter aux yeux du monde que nous tenons à la gestion rigoureuse de notre patrimoine », a expliqué Henri Djombo. Pour illustrer son propos, il a dit que le Congo dispose actuellement de 2 millions et demi de forêts certifiées. Ce qui représente 32, 5% des forêts mondiales certifiées. « Pour une fois nous avons un Prix Nobel », s’est félicité le ministre qui a été longuement acclamé par l’auditoire pour des exploits réalisés par le Congo en matière de certification des forêts.

« Nous poursuivrons cet effort », a tenu à souligner  Henri Djombo, ajoutant que toutes les concessions forestières auront indubitablement, d’ici à fin 2016, leur plan d’aménagement. Et à moyen terme, elles vont accéder à la certification forestière. Ce qui est un signe que des efforts sont consentis par le Congo pour veiller à la préservation de ses forêts, mais aussi à sa biodiversité puisque le pays travaille assidument pour que l’exploitation illégale des produits de la faune et de la flore ne se poursuive plus.

« Je peux donc dire que nous avons la maîtrise de la déforestation chez nous », a renchéri le ministre, qui a indiqué que pour améliorer l’empreinte écologique du Congo, il a été prévu le Programme national d’afforestation et de reboisement (Pronar) dont l’objectif est de planter un million d’hectares de forêts en dix ans, une opération pour accroître le domaine forestier, mais aussi pour contribuer à la diversification économique et industrielle pour ne citer que ces exemples.

En somme, la rencontre de haut niveau a été l’occasion de repréciser les enjeux et les objectifs pour la planète et pour le Congo, mais également de mettre en lumière cinq projets-phare mis en œuvre par le gouvernement congolais, avec le soutien de l’UE et/ou de ses Etats membres ou encore d’autres organisations partenaires. Il s’agissait notamment du Pronar, de REDD+, APV-FLEGT (facilitation du Partenariat du Bassin du Congo et conservation – UE, PAGEF-AFD et du Projet développement durable –ENI dont les actions ont été présentés à tour de rôle par les experts en présence des acteurs majeurs de la protection de l’environnement et du développement durable au Congo.

L’enjeu du sommet sur le changement climatique à Paris est crucial puisque l’on vise à aboutir à un accord international contraignant, visant à limiter les émissions mondiales de gaz à effet de serre, de façon à rester en dessous de 450 ppm (parties par million), considérées comme déterminante pour ne pas dépasser 2 degrés C d’augmentation des températures par rapport à l’ère préindustrielle.

Nestor N'Gampoula

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