Présidentielle : Pierre Honoré Kazadi Lukonda préconise une "transition de 24 mois avec Kabila "

C’est un véritable pavé que vient de jeter le candidat numéro 5 sur la liste définitive des candidats retenus pour la présidentielle de décembre. Pierre-Honoré Kazadi Ngube Ngube, puisque c’est de lui qu’il s’agit, propose une transition consensuelle inclusive de vingt-quatre mois avec Joseph Kabila à la tête du pays pour « éviter le chaos » en cas de non-organisation des élections. Cette suggestion est contenue dans une correspondance qu’il a adressée tout récemment au président de la République.

Ce candidat président de la République se dit centriste républicain. Il est de ceux qui redoutent des troubles dans le pays au regard des fortes divergences qui entourent l’utilisation de la machine à voter et le fichier électoral. Jusqu’à ce jour, constate-t-il, le pouvoir et l’opposition ne s’accordent toujours pas sur ces deux questions fondamentales. « Cet état des choses risque de remettre le compteur à zéro avec le risque de déboucher sur un chaos inédit », avertit-il dans sa correspondance. Et d’ajouter que les deux parties protagonistes ont des agendas cachés qui ne cherchent pas à sauver la nation. « À ce moment crucial des élections, de tels conflits peuvent dégénérer en mal alors que nous souhaitons que les cycles d’alternance dans ce pays soient sans violence », écrit-il. 

Pierre-Honoré Kazadi Ngube Ngube reste convaincu qu’une transition avec Joseph Kabika reste le seul remède susceptible de baliser le chemin vers des élections apaisées et réellement inclusives. Et pendant cette transition, explique-t-il, les deux chambres du parlement, l’Assemblée nationale et le Sénat qui ont largement dépassé leur mandat, devraient être dissoutes. Il propose au chef de l'État d’initier, dans les meilleurs délais et avant la campagne électorale, une concertation avec les acteurs politiques, les partis et  regroupements politiques de toutes tendances et les organisations de la société civile afin de pousser la réflexion sur cette problématique de « transition avec Kabila ». Toutefois, respectueux de la Constitution et de la loi électorale, il se dit prêt à aller aux élections du 23 décembre, avec ou sans machine à voter et quels que soient le nombre des candidats et le taux de participation.