Presse congolaise : le CSLC met l’accent sur l’aspect pédagogique

Jeudi 27 Février 2014 - 16:03

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À la faveur d’une conférence de presse le 27 février à Brazzaville, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo, est revenu sur la problématique de l’assainissement du paysage médiatique congolais. Afin que la presse congolaise compte parmi les meilleures d’Afrique centrale, voire du continent, ce projet d’assainissement qui a débuté l’année dernière, vise à crédibiliser la presse

Cet échange entre le président de l’organe régulateur et les professionnels des médias, a permis de clarifier plusieurs points concernant les différentes sanctions infligées aux organes de presse écrite et non audiovisuelle, la carte professionnelle, les conditions de travail des journalistes, et la budgétisation de l’aide à la presse par l’État.

Le contrôle entamé l’année dernière a permis de recenser le nombre de journalistes exerçant sur le territoire national, soit 709 journalistes professionnels et 980 non-professionnels. « Ce contrôle contribuait au projet d’assainissement de ce secteur. Il nous fallait maîtriser le nombre de médias professionnels exerçant sur le sol congolais, afin de constituer un véritable fichier. Après avoir fait cette opération, celle-ci se poursuivra et s’accentuera sur l’aspect pédagogique, car la qualité de l’information en dépend. Ainsi, nous comptons organiser des séminaires, des forums et des focus en vue d’approfondir les connaissances, car l’assainissement ne peut se faire sans l’instruction », a déclaré Philippe Mvouo.

Il a profité de l’occasion pour informer les journalistes qu'au cours de cette année, des sanctions pécuniaires seront infligées aux journalistes ayant causé un délit de presse, car les sanctions infligées jusque-là étaient d’ordre administratif. Les textes sont en cours d’élaboration et rentreront en vigueur après adoption lors du Conseil de ministres. Dans cette même optique, certains organes de presse sont menacés de fermeture. Ils doivent donc se conformer à la loi avant le 2 mars. Il s’agit entre autres de formalités administratives. Philippe Mvouo a demandé à tous les organes de presse n’ayant aucune enseigne, de sortir de la clandestinité avant cette date butoir, en donnant les renseignements nécessaires quant à leur siège.

« Le constat que nous avons fait est celui d’une presse qui ne fait pas honneur à notre pays. Conséquence, le CSLC ne peut pas se détourner de sa mission qu’il doit exécuter en toute responsabilité. Nous sommes obligés d’utiliser les outils mis à notre disposition pour corriger ces dysfonctionnements. Nous n’avons pas une passion pour la sanction, au contraire, c’est une façon d’aider ceux qui vont à la dérive. La presse congolaise ne fait que reculer, ainsi, les professionnels doivent se remettre, de temps en temps, en question. Ceux qui ne le sont pas, sont obligés d’apprendre sur le tas. C’est un exercice qui pourrait aider notre presse à décoller », a affirmé le président du CSLC.

Enfin, il a appelé les professionnels à utiliser la charte des professionnels des médias, avant d’insister sur les missions de son institution. Il s’agit, entre autres, de : garantir au citoyen le libre accès à l’information et à la communication ; suivre les médias et assurer leur protection contre les menaces et les entraves dans l’exercice de leur fonction ; favoriser la libre concurrence et l’expression pluraliste des courants de pensée d’opinion ; veiller à la qualité du contenu et à la diversité des programmes audiovisuels ; garantir l’impartialité du secteur privé des médias ; veiller à la non diffusion des informations qui ne concourent pas à la consolidation de la paix et de l’unité nationale ; promouvoir auprès des médias et des professionnels de l’information et de la communication, l’application et le respect des normes professionnelles, éthiques et déontologiques.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication, Philippe Mvouo. Photo 2 : Les journalistes lors de la conférence de presse.