Prison militaire de Ndolo : FFJ passe deux heures avec trois journalistes détenus

Mercredi 26 Février 2014 - 19:45

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 La visite a permis à cette organisation de faire le point de l’évolution des dossiers des confrères détenus, de leur faire part des démarches menées en vue d’obtenir leur élargissement et de les exhorter à garder le moral haut.

L’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse, Freedom for journalist (FFJ) a rendu visite, le 25 février, à trois journalistes incarcérés à la Prison militaire de Ndolo, à Kinshasa. Il s’agit de Patrick Palata, John Mpoyi et Fortunat Kasongo, respectivement journalistes à Canal Congo télévision, à Radio Lisanga télévision et de Radio Télévision autonome du Sud-Kasaï.

La délégation de FFJ qui comprenait son directeur et le chargé du Fonds d’assistance au journaliste en détresse a eu à s’entretenir avec ces trois journalistes emprisonnés sous une tente dressée dans l’enceinte de la prison pour abriter les audiences.

Les entretiens ont tourné autour de l’avancement du dossier de chacun de ces professionnels des médias. FFJ, rappelle-t-on, suit ces dossiers depuis 2011 et 2012, années au cours desquelles les trois journalistes ont été interpellés par l’Agence nationale des renseignements et transférés à Kinshasa.

FFJ, qui travaille étroitement avec les avocats des journalistes, a assuré le condamné Palata et les deux autres détenus que la loi d’amnistie promulguée par le chef de l’État leur sera bénéfique parce qu’ils couvrent les faits insurrectionnels pour lesquels ils sont poursuivis et que ce n’est qu’une question d’heures. « Gardez votre moral haut, la profession est longtemps restée orpheline de vous et bientôt elle vous retrouvera, FFJ est à vos côtés. Le risque du métier, c’est aussi cela », a relevé le directeur de FFJ, désiré-Israël Kazadi, en guise d’encouragement à ces confrères privés de liberté.

Les trois journalistes ont, de leur côté, remercié FFJ pour les actions qu’elle mène afin d’obtenir leur libération, allant, ont-ils rappelé, à exiger leur transfert devant leur juge naturel à la demande de la relaxation pour les deux condamnés.  Patrick Palata n’a pu retenir ses larmes devant la délégation de FFJ qu’il a remerciée de ne s'être jamais lassée, en dépit de diverses menaces proférées, d’alerter l’opinion sur son emprisonnement. Il a, pour ce faire, rappelé que FFJ a pu imprimer le calendrier 2013 à son effigie. Ce calendrier, note-t-on, a été distribué aussi bien dans les ambassades que dans les rédactions de Kinshasa en signe de solidarité avec ce journaliste emprisonné.

De la même manière, Mpoyi et Kasongo ont souligné avoir appris de leurs, restés dans le Kasaï, le travail abattu par FFJ pour obtenir leur libération. Les deux détenus continuent à croire que l’aboutissement de la lutte serait l’application de la loi d’amnistie. « Au nom de la cohésion nationale, une amnistie a été initiée par le législateur et son application imminente vous sera bénéfique, restez attachés aux prescrits de la déontologie pour ne plus donner un quelconque prétexte à qui que ce soit », a conseillé Désiré Kazadi aux journalistes, sourires sur les lèvres en attente de l’exécution de la loi.

Arborant les blouses de détenus, les trois professionnels des médias ont indiqué être fatigués de porter une tenue qui a tout d’une caractéristique hors du commun. C’est aux termes d’environ deux heures d’échanges loin de regards des gardes de la prison que la délégation de FFJ a quitté la prison.

On rappelle que FFJ s’est régulièrement signalée aux côtés des journalistes mis dans l’impossibilité d’exercer leur travail. Les journalistes poursuivis ont été accusés de collision avec les responsables de différentes rébellions, allégation qu’ils ont toujours niée.

Lucien Dianzenza