Processus électoral : flou total sur l’organisation des élections locales

Jeudi 30 Juillet 2020 - 18:02

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Les échéances prévues pour l’organisation des scrutins ont été largement dépassées sans aucune justification valable.

Les échéances pour les élections locales sont largement dépassées alors que l’équipe dirigeante de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est en fin mandat. Dans ce contexte, la crise sur la restructuration de la Céni devrait avoir une incidence sur la suite du processus électoral entamé en 2013. Le silence des animateurs actuels de la centrale électoral, supposés expédier les affaires courantes, et des décideurs donne libre cours aux commentaires dans les arènes politiques sur le sort des animateurs des entités locales.

Selon le calendrier de la Céni, les élections des conseillers communaux et des secteurs, des conseillers urbains, des bourgmestres et des chefs de secteur ainsi que des maires et maires adjoints devaient respectivement être organisées le 22 septembre 2019, le 4 décembre 2019 et le 25 janvier 2020. Ces échéances ont été largement dépassées sans qu’aucune justification ne soit fournie à l’opinion nationale. L’on constate également un désintéressement sur la question dans le chef de la plupart des acteurs politiques.

Les experts notent que sauf en cas de compression des délais, il sera pratiquement impossible de reprogrammer les élections locales dans les trois prochaines années, compte tenu de certaines contraintes d’ordre politique et opérationnel. Sur le plan politique, il s’impose toujours l’urgence d’une loi portant répartition des sièges pour les élections communales et locales à mettre à la disposition de la Céni dans un délai de trente-deux jours, selon le calendrier électoral. Le volet opérationnel exige notamment quarante-huit jours pour l’impression, le conditionnement et la livraison des bulletins de vote et autres documents importants aux quinze hubs.

Le calendrier électoral publié en 2015 avait envisagé l’organisation des élections locales étalées sur une période de cinq mois hormis les contentieux électoraux. A cela, il faut ajouter des contraintes exogènes, c’est-à-dire liées aux autres institutions du pays, notamment le gouvernement qui doit mettre à la disposition de la Céni les finances suivant un plan de décaissement concerté. Au niveau du Parlement, il est attendu la batterie des lois sur lesquelles s’appuiera la Céni pour organiser les élections locales.     

D’aucuns estiment que le silence des uns et des autres laisserait planer l’ombre d’un nouvel ajournement des élections locales jamais organisées en RDC depuis la reprise du processus électoral en 2006. Cet ajournement serait notamment justifié par l’incapacité du gouvernement à faire face aux dépenses d’ordre électoral à la  suite des conséquences de covid-19 sur l’économie du pays.

Pourtant, les démissions et autres déchéances des gouverneurs enregistrées dans plusieurs provinces du pays renforcent  l’urgence de la relance des activités de la Céni totalement paralysées depuis la fin du contentieux électoral des scrutins organisés en décembre 2018. Il sied de noter que le retard de la restructuration de la Céni influence négativement le processus électoral en cours et risque d’avoir ses répercussions sur l’organisation des prochaines élections (présidentielle, législatives et provinciales) en 2023.  

Jeannot Kayuba

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