Processus électoral : les laïcs catholiques envisagent une campagne populaire contre la machine à voter

Lundi 24 Septembre 2018 - 16:30

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Le manque de consensus autour de l'outil de vote voulu par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) continue d'alimenter le débat dans le pays.  

Le Comité laïc de coordination (CLC) vient à son tour de rejeter la machine à voter. Au cours d'un point de presse tenu le 24 septembre à Kinshasa, les laïcs catholiques dénoncent le manque de consensus autour de cette innovation, non prévue dans la loi électorale pour les scrutins du 23 décembre.

Les laïcs catholiques évoquent également le rapport des experts britanniques pour justifier leur position, soutenant que ces derniers avaient énuméré un certain nombre de problèmes à résoudre quant à l’utilisation de cette machine.

Pendant que la Céni assure que toutes les cent six mille machines à voter commandées auprès de l’entreprise sud-coréenne Miru Système seront sur le sol congolais au plus tard le 6 octobre, cette réaction du CLC vient une fois de plus prouver que la technologie adoptée par la centrale électorale est loin de faire l’unanimité. Si le Front commun pour le Congo et la Céni sont convaincus que la machine à voter va alléger la tâche dans l’organisation des scrutins, l’opposition et une partie de la société civile continuent de bouder son utilisation lors des prochaines élections. 

C'est ainsi qu'au cours de son point de presse, le CLC a mis en garde la Céni pour l’organisation des élections réellement crédibles, le 23 décembre. Les laïcs catholiques ont, en effet, relevé deux conditions indispensables pour la tenue de bons scrutins. Il s’agit de la mise à l’écart de la machine à voter et du nettoyage du fichier électoral qui contient près de dix millions d’électeurs sans empreintes digitales. « La crédibilité d’un processus électoral dépend également de la qualité de son fichier électoral. L’actuel fichier électoral de la RDC nécessite le toilettage de la part de la Centrale électorale. Alors que depuis les dernières recommandations de l’OIF, aucun signal n’est donné par la Céni dans le sens de la fiabilisation dudit fichier », a regretté le CLC.

Le CLC a souligné que les élections devront impérativement avoir lieu le 23 décembre et la Céni doit prendre en compte les recommandations de l’OIF. Au cas contraire, a-t-il prévenu, la Céni le trouvera sur son chemin. « Sans quoi, la Céni sera en face du CLC et de la population », a conclu l'organisation proche de l'Eglise catholique.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: La machine à voter Photo 2: Les membres du CLC, lors de la conférence de presse

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