Processus électoral : l’opposition congolaise insiste sur l’urgence des mesures correctives

Mercredi 11 Avril 2018 - 18:29

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La Commmission électorale nationale indépendante (Céni) est accusée d'avoir manqué de sérieux dans l’opération d'enrôlement des électeurs ainsi que du nettoyage du fichier électoral.

 

 

Les principaux tenors de l'opposition politique congolaise, notamment Félix Tshisekedi (UDPS et alliés), Pierre Lumbi Okongo (Ensemble), Eve Bazaïba (MLC/FRC), Freddy Matungulu Mbuyamu IIankir (CNB/Syenco) et Vital Kamerhe (UNC et alliésà   se sont réunis, le 11 avril à Kinshasa, pour faire le point sur le processus électoral en cours. Ils se sont dit  profondément préoccupés par « l’attitude désinvolte de la Céni dans la gestion du processus électoral », réitérant, à la même occasion, leur appel à des mesures correctives pour garantir la crédibilité des résultats des élections attendues au pays.

Jugeant, en effet, peu sérieux le travail abattu par la Céni lors de l’enrôlement des électeurs et du nettoyage du fichier électoral, l’opposition a noté qu'elle a présenté les données statistiques incorrectes, en affichant des chiffres manifestement et intentionnellement inexacts. Pour l’opposition, le nombre excessivement élevé de doublons détectés et l’enrôlement irresponsable des bébés et enfants dénotaient aussi d’une tentative de tricherie en amont.

Auditer le fichier électoral et le serveur central

Pour l'opposition, les dérives constatées dans les opérations d’enrôlement, de nettoyage et consolidation du fichier électoral nécessitent un  audit du fichier électoral et du serveur central. Cette action devra, selon elle, être suivie de la publication des radiés et des mineurs enrôlés par circonscription, l’annulation et le retrait des cartes invalidées en vue d’éviter toute exploitation ultérieure lors du vote.

Prenant acte de la position de la Corée et de sa Commission électorale qui relèvent les risques de fraudes à grande échelle liés à l’utilisation de la machine à voter, l'opposition a invité le gouvernement de ce pays à annuler simplement le contrat qui la Céni à l'entreprise coréenne chargée de fabriquer ces machines. « Le gouvernement coréen s’étant désolidarisé de cette entreprise, elle (Opposition, ndlr)  réitère son rejet de la machine et insiste auprès de la Céni sur l’urgence de l’abandon de ce projet porteur des germes de conflits et invite, par ailleurs, le gouvernement coréen à faire annuler le contrat liant l’entreprise MIRU à la Céni, car conclu sur fond des graves suspicions de corruption, demande instamment aussi aux USA et aux pays occidentaux et la République de Corée de bloquer les comptes de l’entreprise Miru System pour transaction illicite », ont fait savoir les leaders politiques de l’opposition, dans le communiqué qui a sanctionné cette rencontre.

L’opposition a, par ailleurs, parlé de détournement car il n’existe aucune ligne budgétaire dans la loi des finances 2018 relative à l’achat des machines à voter. Notant également qu’une machine qui coûte en réalité 400 dollars américains est achetée par la Céni au prix de 1 500 dollars la pièce, elle invite le procureur général de la République à ouvrir une information judiciaire.

 Saluant le renouvellement du mandat de la Monusco, les leaders de l'opposition ont invité la communauté internationale à continuer à accompagner le processus électoral en RDC.  Notons qu'ils ont également demandé le remplacement du délégué de la composante UDPS au sein du bureau de la Céni, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille des leaders de l'opposition, après la rencontre/Photo Michel Koyapka

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