Produits pétroliers : pas de rupture d'approvisionnement mais une inquiétude sur le renouvellement des stocks

Mercredi 30 Août 2017 - 18:58

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Sep Congo SA (Services des entreprises pétrolières) a démenti les rumeurs faisant état d'un risque de rupture de la fourniture du carburant. Il s’agit d’une "fausse nouvelle" qui a circulé avec insistance dans les réseaux sociaux, contribuant ainsi à créer un climat de malaise au sein des usagers de la route.

La psychose était montée d'un cran à la suite de la dernière alerte des pétroliers sur une nouvelle crise pétrolière en vue. Dans un contexte socio-économique déjà difficile, une énième pression exercée sur le litre à la pompe fait craindre le pire tant sur la grille de tarification du transport en commun que la situation globale des prix intérieurs sur l’étendue du territoire national. Brisant son silence, la société experte en logistique pétrolière, en l’occurrence Sep Congo, a apporté tout l’éclairage possible sur la situation des stocks des produits pétroliers disponibles et les risques sur la capacité d’approvisionnement régulier du pays. Dans son communiqué plutôt sobre, Sep Congo s'est exprimée de la sorte : « Le pays dispose, via les fournisseurs qui entreposent les produits pétroliers dans ses installations, d’un stock de carburant suffisant pour approvisionner régulièrement l’ensemble du territoire national ». Et la direction générale de marteler : « Toutes les sociétés commerciales peuvent être servies par Sep Congo pour le besoin de leur clientèle ».

Bien entendu, une telle mise au point ne peut que contribuer davantage à l’apaisement. Depuis quelques jours, nombre d'usagers de la route ont constaté avec frayeur un certain ralentissement des activités au niveau des stations-service de la ville. Une situation qui laissait présager une possible révision à la hausse des prix. Autre signe qui ne trompe pas, la capitale a recommencé à connaître des affluences dans les arrêts de bus et taxis. Par ailleurs, quelques chauffeurs interrogés ont parlé d’une limite de dix litres pour tout véhicule dans certaines stations-service. « L’idée est d’arriver à servir le plus grand nombre de véhicules », a signalé un chauffeur.

Une nouvelle crise pétrolière en vue ?

Pour beaucoup d’observateurs de la vie économique nationale, il s’agit des signes précurseurs d’un mouvement de plus grande envergure au cours des prochaines semaines. Les pompistes ne peuvent répondre qu’à des instructions claires émanant de leur hiérarchie qui tire les ficelles dans l’ombre, ou peut-être pas. En effet, le Groupement professionnel des distributeurs de produits pétroliers a bien écrit au Premier ministre, Bruno Tshibala, pour lui signifier son incapacité à renouveler les stocks des produits pétroliers. Selon l’organisation, Il faut craindre une détérioration de la situation pétrolière d’ici à mi-août. Cette correspondance datant du 28 août 2017 a été publiée la veille du communiqué de Sep Congo sur ce même dossier.

Un nouveau front

La nouvelle crise pétrolière n’est pas prise à la légère surtout en cette période. le gouvernement central fait face déjà à plusieurs fronts sociaux. La preuve, le mois d'août est très agité, il y a des grèves partout : les enseignants, les médecins, les professeurs d’universités et bientôt les pétroliers. À la base, la sempiternelle inquiétude autour de la détérioration du taux de change et l’effritement du pouvoir d’achat. Les manifestants exigent la prise en compte de la fluctuation de la monnaie nationale dans le barème salarial. Du côté des pétroliers, ceux-ci déplorent l’application d’un taux de change irrréaliste dans la structure des prix. Cela conduit, ont-ils ajouté, à un déséquilibre financier des sociétés pétrolières. Selon eux, ce grave déséquilibre a contribué justement à la baisse des stocks disponibles. Par ailleurs, le gouvernement central devra veiller à mettre à leur disposition des devises étrangères au taux actualisé. À la fin, les pétroliers appellent à des pourparlers immédiats pour empêcher toute rupture de l’approvisionnement en produits pétroliers de la RDC. La réponse des autorités congolaises est très attendue sur ce dossier brûlant.

Laurent Essolomwa

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