Promotion des investissements en Afrique : soixante et un accords en attente d'être mis en oeuvre

Jeudi 8 Novembre 2018 - 11:30

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Un forum africain sur les investissements s'est ouvert, le 7 novembre, à Johannesburg, en Afrique du Sud, dans le but d'attirer les hommes d'affaires du monde vers le continent.

La réunion de trois jours est axée sur l'examen et la présentation des soixante et un accords qui s'inscrivent dans le cadre des stratégies de développement de l'Afrique. Ces accords qui devront être mis en œuvre pour booster l’économie du continent sont estimés à quarante milliards de dollars.

L'objectif de ce forum est de fournir une bonne pente d'accès aux investissements africains. Selon les organisateurs, le continent a présentement besoin d'investisseurs qui sont prêts à saisir les énormes opportunités dont il dispose.   

Parlant de l’importance de cette rencontre et de la nécessité de ces accords, le président de la Banque africaine de développement ( BAD ), Akinwumi Adesina, a précisé qu'ils sont organisés sur un total de deux cent trente projets totalisant une valeur d’environ deux cent huit milliards de dollars. Ce fonds permettra de couvrir plusieurs secteurs de développement tels que l'énergie, les infrastructures, les transports et services publics, l'industrie, l'agriculture, l'information et la communication, les télécommunications, l'eau et les services d'assainissement, les services financiers, la santé, l'éducation, l'hôtellerie et le tourisme, le logement et l'aviation.
« Les risques ou l'impression de risques a longtemps été un obstacle majeur pour attirer les investissements étrangers directs en Afrique. Mais, la BAD s'attaque de front à ce problème en supprimant les obstacles qui découlent des flux de financement d'investissement dans le continent. Le forum africain de l'investissement, fondé sur les transactions, est l'étape la plus importante de ce processus », a déclaré Akinwumi Adesina. Il a expliqué qu’en réunissant des institutions financières multilatérales, des fonds de pension, des fonds souverains et des investisseurs privés, la BAD vise à créer un mécanisme de réduction des risques de marché, économiques, politiques et financiers et par là même occasion faciliter les activités commerciales.

L’Afrique prête à faire les affaires avec tous les investisseurs du monde

Évoquant le fait que le continent a des atoux enormes, les organisateurs ont signifié que ce forum d'investissement accorde la priorité aux partenariats public-privé et aux accords du secteur privé. « Le message que nous entendons faire passer est simple : l'Afrique est prête à faire des affaires », ont-ils ajouté.

En effet, pour les organisateurs de cette rencontre, les économies africaines offrent d'innombrables opportunités, surtout dans les domaines de l'énergie, des infrastructures telles que les routes, les chemins de fer et les ports, sans oublier l'agriculture, les minerais, le pétrole et le gaz. Mais l'Afrique doit transformer ce potentiel en flux de richesses pour accroître sa prospérité. Cependant, pour y parvenir, des politiques gouvernementales doivent être mises en œuvre. C'est pour quoi, dans chaque pays, la BAD s'engage auprès des décideurs à améliorer l'environnement juridique et réglementaire afin de créer un climat commercial plus prévisible.

« Ces efforts portent déjà leurs fruits. Par exemple, l'intérêt sur cinquante milliards de dollars de projets prêts à investir que nous avons mis à disposition pour la sélection pré-forum a été plus élevé que prévu », a indiqué le responsable de la  BAD. Il s'est estimé heureux du fait que plusieurs institutions financières multilatérales, notamment la Société financière internationale, la Banque mondiale, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, la Banque islamique de développement, la Banque européenne d'investissement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque interaméricaine de développement coopèrent avec son institution dans cet effort.

Par ailleurs, pour la BAD, en dehors de ces institutions, de nombreuses grandes autres institutions financières au sein de l'Afrique, notamment Afrexim Bank, Africa finance corporation, la Banque du commerce et du développement, Africa50 et la Banque de développement de l'Afrique du Sud sont également impliquées. Et, c'est pour la première fois que ces grandes institutions financières mondiales et régionales coopèrent pour aider à écarter les risques associés aux projets d'investissements à grande échelle.

« Il faut savoir que les engagements de partenariat ne sont pas la seule raison d'être optimiste. Parce que, les tendances économiques sont également fortes. D’autant plus que la croissance du produit intérieur brut est de 3,5 % cette année et 4% prévu pour 2019. Aujourd'hui, l'Afrique comprend cinq des dix plus fortes croissances économiques », a poursuivi le président de la BAD. Selon lui, l'Afrique est également devenue la deuxième destination la plus attrayante en matière d'investissements car, à en croire la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, l'investissement étranger direct entrant devrait augmenter d'environ 20% cette année  et atteindre cinquante milliards de dollars, contre quarante-deux  milliards de dollars en 2017.

« Enfin, les fonds de pension de l'Afrique, les fonds d'assurance et les fonds souverains sont collectivement estimés à plus de mille milliards de dollars. Si l'Afrique pouvait tirer parti de ces richesses pour attirer seulement 1% de l'ensemble des actifs globaux en gestion  qui totaliseraient plus de cent trente et un mille milliards de  dollars, les besoins du continent de cent trente à cent soixante-dix milliards de dollars d'investissements en infrastructures pourraient être atteints », a souligné Akinwumi Adesina, tout en précisant qu’actuellement l'Afrique est confrontée à un déficit de financement annuel de soixante-huit à cent huit milliards de dollars.

Une population pouvant stimuler son économie

Concluant son propos, le responsable de la BAD a fait savoir que l'Afrique a une énorme population pour stimuler la demande des consommateurs et l’augmentation de la classe moyenne. Car, une population jeune et dynamique ainsi qu’une réforme rapide des gouvernements désireux peuvent attirer les investissements.

« Le forum africain de l'investissement va offrir des opportunités à tous. Ce qui a fait défaut jusque-là c’est avoir un marché sûr et stable pour accélérer les accords. L’Afrique doit remplir son rôle pour transformer le paysage du secteur des investissements », a conclu Akinwumi Adesina.

 

 

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