Opinion

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À propos de la « Journée des diasporas » à Bordeaux

Lundi 13 Avril 2015 - 11:43

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Pour la troisième fois ce grand port fluvial du sud de la France, d’où partirent pendant plus d’un siècle les navires de la traite négrière, accueillera dans ses murs, le 24 et le 25 avril, les représentants des diasporas africaines pour une Journée nationale qui s’annonce aussi animée que passionnante.

Ceci pour les trois raisons que voici.

Première raison : le thème qui y sera débattu, « L’innovation en Afrique », mettra en valeur l’extraordinaire créativité qui fait dès à présent de ce continent l’un des plus actifs, des plus dynamiques, des plus inventifs de la planète. Avec les premières « Rencontres numériques Afrique-Bordeaux » auxquelles sont conviées les jeunes start-ups africaines et le Colloque qui suivra sur « L’innovation en Afrique », ce rendez-vous des diasporas permettra de mesurer avec précision l’avancée foudroyante d’un espace humain que certains décrivaient, il n’y a guère, comme « n’étant pas encore entré dans l’Histoire ». Il mettra les pendules à l’heure en montrant le rôle déterminant que peuvent et doivent jouer dans cette émergence les Africains vivant hors d’Afrique.

Deuxième raison : signe que l’image du continent change de façon radicale et à vitesse grand V, plusieurs grands médias français ont décidé non seulement d’associer leur nom à cette Journée des diasporas, mais également d’animer les principaux débats qui la marqueront. C’est ainsi que Serge Michel, Directeur de la rédaction du Monde Afrique, conduira une table-ronde sur les « Innovations numériques » et que Denise Epote, directrice régionale Afrique de TV 5, présidera la table-ronde « Innovations et sociétés ». Du grand quotidien régional Sud Ouest à Africa 24 en passant par l’Agence d’information d’Afrique centrale – Les Dépêches de Brazzaville, que vous connaissez bien, la liste est longue des organes de presse qui couvriront l’évènement en direct.

Troisième raison, très politique celle-là : le maire de Bordeaux, Alain Juppé, a choisi de s’impliquer totalement dans cette opération. Convaincu que la France, et pas seulement la France officielle, doit renouer des relations objectives, donc productives, avec l’Afrique, il jette tout son poids dans la balance afin que cette nouvelle Journée des diasporas marque un tournant dans la longue Histoire qui unit les Africains et les Français. Lorsque l’on sait qu’il est un candidat déclaré à l’élection présidentielle française de 2017 et qu’il fait aujourd’hui la course en tête dans les sondages, l’on ne peut qu’être frappé par cet engagement en faveur de l’Afrique. Et l’on peut en déduire que si les Français venaient à le choisir, quelque chose bougerait en profondeur dans les relations franco-africaines, ce qui n’est assurément pas rien.

N’allons pas trop vite en besogne et n’anticipons pas sur un avenir qui demeure bien évidemment incertain. Mais disons sans le moindre risque de nous tromper que la Journée des diasporas africaines qui se déroulera dans quelques jours sur les rives de la Gironde a toutes les chances de s’imposer comme un lieu de débat incontournable. Et c’est pourquoi nous y serons présents avec la ferme intention de démontrer, comme nous l’avons fait lors du Salon international du livre de Paris, que le Bassin du Congo est bien l’un des principaux moteurs du vaste mouvement qui projette l’Afrique sur le devant de la scène mondiale.

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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